29.06.2013 Views

Les Médecins au Cambodge - Odris

Les Médecins au Cambodge - Odris

Les Médecins au Cambodge - Odris

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

A - Médecine militaire, médecine missionnaire (1860-1905) : œuvres<br />

dispersées des années de conquête<br />

96<br />

Jusqu'à la fin de la “pacification”, l'essentiel du service sanitaire<br />

indochinois consiste en ambulances militaires accompagnant le déplacement des troupes<br />

du corps expéditionnaire. Elles offrent, à l'occasion, une aide à la population locale et<br />

<strong>au</strong>x rares colons implantés en province. <strong>Les</strong> médecins de la Marine sont ainsi présents<br />

dès les premières heures de la colonisation. Bien avant eux, les missionnaires, installés<br />

dès le XVIIe siècle en Indochine, avaient déjà créé en petit nombre des dispensaires, des<br />

asiles pour indigents et des crèches. Mais ils s'adressent principalement <strong>au</strong>x convertis<br />

“annamites” 1, les Cambodgiens n'ayant jamais été très séduits par la religion<br />

catholique2. Le service médical militaire et missionnaire constitue le squelette du<br />

service de santé colonial à venir.<br />

Au <strong>Cambodge</strong>, la mission exploratoire du Mékong dirigée par Doudart<br />

de Lagrée (1866-1868) est accompagnée de deux médecins de la Marine dont le Dr<br />

Thorel, féru de botanique comme peuvent l'être alors les médecins des Tropiques.<br />

Tandis que Doudart de Lagrée, premier représentant de la France <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, installe<br />

sa résidence près de la capitale royale d'Oudong, à une trentaine de kilomètres <strong>au</strong> Nord-<br />

Ouest de Phnom Penh, Hennecart tient l'infirmerie de caserne. Il soigne, dit-on, le roi<br />

lui-même et gagne <strong>au</strong>près de celui-ci une certaine influence. D'<strong>au</strong>tres médecins français<br />

joueront ainsi, par la suite, un rôle politique direct. Lorsque le Résident de Verneville<br />

intrigue en 1896 pour destituer Norodom et le remplacer par Sisowath, plus docile, les<br />

Dr Augier et Pine<strong>au</strong> acceptent de délivrer un certificat médical faisant passer le vieux<br />

roi pour fou3. Mais la manœuvre n'aboutira pas.<br />

1 Dans le langage colonial, l'“Annamite” ne désigne plus seulement l'habitant de l'Annam mais devient un<br />

terme générique pour l'ensemble des “Vietnamiens” d'<strong>au</strong>jourd'hui, c'est-à-dire les ressortissants de<br />

Cochinchine, de l'Annam ou du Tonkin. Quand nous employons “annamite” entre guillemets, nous nous<br />

référons à l'usage colonial du terme.<br />

2 En 1886, on dénombre en Indochine 353 000 catholiques et 420 prêtres (dont 246 indigènes). D'après<br />

VO Duc Hanh, cité par Pierre BROCHEUX et Daniel HEMERY, op. cit., p. 26.<br />

3 Cf. Alain FOREST, op. cit., pp. 61-62.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!