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Les Médecins au Cambodge - Odris

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Phnom Penh, où s'installent la cour et la Résidence de France en 1866,<br />

reste longtemps le centre unique de l'action médicale française. Jusqu'en 1885, la<br />

capitale possède deux établissements hospitaliers : l'infirmerie du casernement et<br />

l'hôpital des Sœurs de la Providence de Portieux, réservé <strong>au</strong>x indigènes. Un événement<br />

militaire donnera l'occasion d'améliorer ces structures et de procéder à une première<br />

coordination des services de santé. Pour mâter la révolte populaire de 1885 contre le<br />

pouvoir colonial, la garnison française passe en quelques mois d'une soixantaine<br />

d'hommes à 1 200 et les blessés affluent bientôt1. <strong>Les</strong> Sœurs prêtent leur concours <strong>au</strong>x<br />

soins des tirailleurs “annamites”, tandis que l'Association des Dames de France et le<br />

Comité de secours <strong>au</strong>x blessés militaires prennent en charge les Français.<br />

Toujours à Phnom Penh, un Hôpital Mixte est ensuite construit en<br />

paillote puis en maçonnerie (1891) non loin du Phnom (la colline artificielle qui donne<br />

son nom à la ville). Il est dirigé par le médecin chef militaire chargé de superviser<br />

l'ensemble des services médic<strong>au</strong>x. Ceux-ci comprennent, outre l'hôpital des sœurs et<br />

l'infirmerie pour soldats, la consultation pour les “filles publiques”, les postes militaires<br />

de l'intérieur et les colonnes. Cet Hôpital Mixte accueille une section européenne pour<br />

civils et militaires (avec séparation des officiers et des sous-officiers, ainsi que des civils<br />

assimilés à ces grades). En 1905 lui est adjointe une section indigène comprenant deux<br />

pavillons de vingt-cinq lits chacun, ainsi qu'une paillote pour tirailleurs non gradés, de<br />

taille équivalente.<br />

Le personnel médical français est composé, en 1901, de deux médecins<br />

du corps de santé des colonies. L'un d'eux prête son aide <strong>au</strong> service civil en parcourant<br />

les différentes résidences de l'intérieur et en faisant des tournées de vaccine dans tout le<br />

pays ! 2 Quelques miliciens cambodgiens sont formés sur le tas pour le seconder. Placés<br />

à l'hôpital comme élèves-infirmiers pendant six mois, <strong>au</strong> cours desquels ils apprennent<br />

les pansements, la petite chirurgie et la tenue d'une pharmacie élémentaire, ils sont<br />

destinés à travailler dans les résidences de l'intérieur3. 1 René MORIZON, Monographie du <strong>Cambodge</strong>, Hanoi : Imprimerie d'Extrême-Orient, 1931, p. 192.<br />

2 ANGIER, “Le <strong>Cambodge</strong>. Géographie médicale”, Annales d'Hygiène et de Médecine Coloniales, 1901,<br />

vol. 4, p. 53.<br />

3 NGO Hou, <strong>Les</strong> débuts de l'assistance médicale <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong> de 1863 à 1908, Thèse pour le Doctorat<br />

en médecine, Fac. Mixte de Méd. et de Pharma. de Saigon, 1953, p. 15.

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