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Les Médecins au Cambodge - Odris

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pêcheries sont affermées par lots en adjudication. <strong>Les</strong> engins de pêche sont taxés,<br />

décision très impopulaire tant la pêche fait partie du quotidien paysan.<br />

Outre l'impôt personnel, la corvée des hommes est rétablie en 1902. Elle<br />

équiv<strong>au</strong>t à dix journées de travail, rachetables à raison de 0,30 piastres par jour (1903).<br />

Dans ce domaine encore, les tarifs dépassent ceux de la Cochinchine – qui dispose, il est<br />

vrai, d'un réservoir de main-d'œuvre sans commune mesure avec celle du <strong>Cambodge</strong>1. A<br />

partir de 1914, le produit des prestations est celui qui rapporte le plus <strong>au</strong> budget<br />

résidentiel2. Cette ponction, très impopulaire, est la raison du soulèvement paysan de<br />

1916.<br />

A cela, il convient d'ajouter encore les réquisitions (en main-d'œuvre, en<br />

moyens de transport) ; les sollicitations diverses telles cette étonnante contribution<br />

cambodgienne, en 1910, <strong>au</strong>x victimes des inondations en France, ou la collecte pour le<br />

Noël du soldat du front, lors de la Grande Guerre. On le voit, les paysans cambodgiens<br />

sont, <strong>au</strong> sein de l'Union Indochinoise, tout particulièrement sollicités.<br />

<strong>Les</strong> sommes perçues <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>, censées alimenter le budget local<br />

sont, dans les faits, largement drainées vers les caisses du Gouvernement Général de<br />

l'Indochine. De 1897 à 1912, c'est environ un tiers des recettes cambodgiennes qui sont<br />

exportées et, de 1913 à 1920, environ un sixième. <strong>Les</strong> subventions versées en retour <strong>au</strong><br />

Protectorat cambodgien par les mêmes caisses générales sont tout à fait minimes <strong>au</strong><br />

regard des sommes accordées <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres territoires3. A partir de 1893, l'union douanière liant le <strong>Cambodge</strong> et la Cochinchine<br />

prive le roy<strong>au</strong>me khmer d'une source importante de revenus, en échange du reversement<br />

d'une faible indemnité annuelle. Le procédé correspond bien peu <strong>au</strong> principe déclaré de<br />

redistribution des ressources financières selon les besoins nation<strong>au</strong>x.<br />

Le Résident Supérieur du <strong>Cambodge</strong> proteste mais le puissant groupe des<br />

colons cochinchinois fait pression avec succès. Malgré un arrêté de 1908 qui redonne <strong>au</strong><br />

1 Le <strong>Cambodge</strong> compte en 1911 environ 1 360 000 habitants cambodgiens pour 16 000 000 d'Indochinois<br />

(1913).<br />

2 <strong>Les</strong> résidences provinciales disposent d'un budget propre de 1904 à 1913.<br />

3 De 1904 à 1920, le <strong>Cambodge</strong> reçoit à ce titre 521 271 piastres indochinoises contre 4 323 752 à<br />

l'Annam, 5 072 089 <strong>au</strong> Tonkin et 15 970 345 à la Cochinchine. Même en tenant compte des importantes<br />

différences démographiques, le <strong>Cambodge</strong> s'avère être le plus mal loti (0,22 piastre par habitant du<br />

<strong>Cambodge</strong> contre 0,9 par habitant de l'Annam, 0,8 piastre par habitant du Tonkin et 4 piastres par habitant<br />

de Cochinchine). Cité par Alain FOREST, op. cit., p. 226.

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