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Les Médecins au Cambodge - Odris

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biographies politiques que les postulants sont invités à rédiger. Mais les Cambodgiens<br />

susceptibles d'occuper des postes à responsabilité – même très fortement encadrés, <strong>au</strong><br />

début, par les conseillers vietnamiens – sont rares, et plus rares encore ceux qui<br />

réunissent, en outre, les conditions de fiabilité politique du point de vue de Hanoi. Il se<br />

crée donc une hiérarchie dont les lignes directrices sont les suivantes1. <strong>Les</strong> cadres les plus susceptibles de confiance, donc les plus h<strong>au</strong>t placés,<br />

sont évidemment les communistes “vétérans” (“les combattants anciens”, neak to sou<br />

chah, Gñ kts)Ucas´ ) formés dans les maquis cambodgiens par le Viêt-minh dans les<br />

années précédant l'indépendance, avant la montée du groupe de Pol Pot, et dont<br />

be<strong>au</strong>coup peuvent faire remonter leur expérience militante <strong>au</strong>x années 1950 dans les<br />

groupes nationalistes issarak. Partis pour la moitié d'entre eux à Hanoi après les<br />

Accords de Genève puis revenus participer à la lutte après la chute du prince Sihanouk<br />

en 1970, ces “Khmers Viêt-Minh” ont été largement victimes des purges secrètes (par<br />

exécutions ou exil forcé) décidées à leur encontre par les Khmers Rouges. Il semble que<br />

l'hostilité ait moins tenu, d'ailleurs, à des différences idéologiques importantes qu'à une<br />

divergence concernant la position des uns et des <strong>au</strong>tres vis-à-vis du Viêt Nam, les<br />

“vétérans” se montrant en général plus favorables à la coopération.<br />

La préférence revient ensuite <strong>au</strong>x communistes “domestiques” (“dans le<br />

pays”, knong prateh), anciens cadres subalternes du Kampuchea Démocratique. La<br />

plupart des figures importantes de la République Populaire du Kampuchea appartenant à<br />

cette catégorie est issue de l'ancienne Zone Est qui semble être passée d'une opposition<br />

loyale à la rébellion ouverte lorsque la reprise en main de la Zone par le pouvoir central<br />

s'est resserrée, en 1978. Acculés à la frontière, pourchassés par les troupes du Centre et<br />

démunis de tout, ils ont alors cherché le soutien vietnamien2, plus par nécessité<br />

immédiate que par solidarité internationaliste, d'ailleurs.<br />

1 Steven HEDER, From Pol Pot to Pen Sovan to the Villages, International Conference on Indochina and<br />

Problems of Security and Stability in Southeast Asia, Chulalongkorn University, Bangkok, 19-21 June<br />

1980, dactyl., 79 p. L'<strong>au</strong>teur se base entièrement sur des entretiens très nombreux et exclut de son corpus<br />

les informations officielles fournies par les représentants de Phnom Penh.<br />

2 L'histoire de cette période est, comme la précédente, soumise <strong>au</strong>x sympathies idéologiques des<br />

chercheurs. <strong>Les</strong> sympathisants de la R.P.K. ont tendance à présenter l'image d'une Zone Est à<br />

l'encadrement be<strong>au</strong>coup plus souple que dans les <strong>au</strong>tres Zones. C'est cette clémence relative qui <strong>au</strong>rait<br />

entraîné la répression du Centre et la rébellion des cadres de l'Est qui, refusant de se battre contre les<br />

Vietnamiens, <strong>au</strong>raient obtenu le soutien de ces derniers. <strong>Les</strong> chercheurs hostiles à la R.P.K. ne lient pas

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