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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

La « nouvelle-esquisse » se termine par l’embarras croissant <strong>de</strong> Vojtěch qui se voit<br />

chargé par le maire <strong>de</strong> tenir le discours solennel. L’ambiguïté est apparente.<br />

Le Secret <strong>de</strong> Klára Bendová se déroule dans les mois d’été suivant la Libération. Le<br />

narrateur fait plusieurs retours en arrière en fonction <strong>de</strong>s souvenirs et <strong>de</strong>s rêveries du<br />

personnage principal. L’ambiguïté <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> qui suit les moments <strong>de</strong> la<br />

Libération n’est pas due seulement <strong>à</strong> l’atmosphère malsaine <strong>de</strong> dénonciation et<br />

d’insécurité comme nous l’avons déj<strong>à</strong> signalé. La mort d’une « gran<strong>de</strong> belle fille » fait<br />

planer sur cette nouvelle liberté comme une ombre, comme une mauvaise conscience. Il<br />

reste d’ailleurs difficile <strong>de</strong> savoir si Claire est arbitrairement tuée par un soldat russe qui<br />

la surprend au moment où la fille se déci<strong>de</strong> <strong>à</strong> prendre un bain dans un ruisseau, ou bien<br />

si elle est morte après une chute acci<strong>de</strong>n<strong>tel</strong>le causée par une alarme <strong>de</strong>s coup <strong>de</strong> fusil du<br />

soldat :<br />

Soudain un autre coup <strong>de</strong> feu claqua. Fut-ce un son réel ou bien un souvenir <strong>de</strong> l’angoisse qu’elle<br />

avait éprouvé un instant plutôt ? […] Claire sursauta, il lui semblait glisser sur <strong>de</strong>s cailloux, agita les<br />

bras, mais ne parvint <strong>à</strong> s’accrocher <strong>à</strong> rien… Quand elle se réveilla, elle avait les pieds dans l’eau, le<br />

dos appuyé contre le bord. Elle avait terriblement mal <strong>à</strong> la tête, <strong>de</strong>s taches rougeâtres lui dansaient<br />

<strong>de</strong>vant les yeux. […] La surface du ruisseau <strong>de</strong>vint étrangement rose. « Je saigne, » pensa-t-elle. La<br />

frayeur l’envahit. Elle se releva encore une fois, fit plusieurs pas chancelants, s’affala sur le bord. […]<br />

On n’a trouvé Klára Bendová qu’<strong>à</strong> la fin du soir. […] La plaie profon<strong>de</strong> <strong>à</strong> l’occiput pouvait être<br />

causée par un choc avec une pierre ou autrement. Qui l’a couvert <strong>de</strong> vêtements ? Les gens qui l’ont vu<br />

les premiers, affirmaient qu’elle était entièrement nue, mais le len<strong>de</strong>main ils l’avaient dénié. Les<br />

mé<strong>de</strong>cins ont parlé d’un malheureux acci<strong>de</strong>nt. 341<br />

Le suspens reste encore une fois entier, ce qui renforce l’ambiguïté non seulement du<br />

dénouement mais aussi l’ambiguïté générale <strong>de</strong> la nouvelle. Rappelons d’ailleurs son<br />

titre qui joue sur l’opposition <strong>de</strong> la clarté impliquée par le prénom <strong>de</strong> l’héroïne et <strong>de</strong><br />

l’obscurité du secret qu’elle cache : Le Secret <strong>de</strong> Klára [Claire] Bendová. Le sens ou le<br />

référent <strong>de</strong> ce « secret » reste tout aussi ambivalent. Il s’agit bien sûr <strong>de</strong> la non<br />

élucidation <strong>de</strong> sa mort ; toutefois une lecture différente s’impose : le secret peut<br />

impliquer l’acc<strong>ep</strong>tation intime <strong>de</strong> la souffrance, du sacrifice <strong>de</strong> Claire, comme nous<br />

l’observerons un peu plus loin.<br />

341 « Najednou třeskl zase výstřel. Byl to skutečný zvuk nebo vzpomínka na úzkost, kterou zakusila před<br />

chvílí? […] Klára vyskočila, zdálo se jí, že sklouzla po kamení, zamávala rukama, ale nestačila se ničeho<br />

zachytit… Když se probrala, měla nohy ve vodě, záda se opírala o břeh. Hlava ji hrozně bolela, před<br />

očima jí tančily červenavé skvrny. […] Povrch tekoucího proudu podivně zrůžověl. „Krvácím,“ pomyslila<br />

si. Pronikla ji hrůza. Zvedla se ještě jednou; udělala několik vrávoravých kroků, svalila se na břeh. […]<br />

Kláru Bendovou našli až sám večer. […] Hluboká rána v týle mohla být způsobena nárazem o kámen<br />

nebo jinak. Kdo přes ni přehodil šaty? Lidé, kteří ji viděli první, tvrdili, že byla úplně nahá, ale druhý <strong>de</strong>n<br />

to zase zapírali. Lékaři mluvili o nešťastné náhodě. », Œuvres III, p. 342-323.<br />

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