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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

4. Rapprochement avec le père mort ; synthèse <strong>de</strong>s points 2 et 3<br />

5. Mort <strong>de</strong>s autres × révélation <strong>de</strong> sa propre mort<br />

6. Conversations théologiques au sujet <strong>de</strong> l’immortalité <strong>de</strong> l’âme<br />

7. Répétition et graduation du point 5<br />

8. Répétition et graduation du point 4<br />

9. Récit <strong>de</strong> l’agonie du père<br />

10. Interrogation finale sur la nature <strong>de</strong> la mort du père<br />

Rien, dans le premier paragraphe apparemment anodin, ne laisse prévoir le choc <strong>de</strong> la<br />

suite immédiate. En effet Ma Sœur l’angoisse s’ouvre sur une séparation d’avec un ami<br />

<strong>de</strong> passage <strong>à</strong> Paris « une après-midi du mois <strong>de</strong> janvier ». La tonalité <strong>de</strong> ces premières<br />

lignes semble être caractérisée par une lenteur, sinon une langueur endormante. Le<br />

héros-narrateur rentre « lentement <strong>à</strong> la maison », les planches <strong>de</strong> la passerelle <strong>de</strong> l’Ile<br />

Saint-Louis « sonnaient creux » sous ses pas, « le soleil <strong>de</strong>scendait déj<strong>à</strong> la pente <strong>de</strong> son<br />

court trajet hivernal ». Le retour dans « l’appartement désert » signifie une rupture, une<br />

transition importante <strong>de</strong> récit et <strong>de</strong> tonalité. Car cet « appartement vi<strong>de</strong> » <strong>de</strong>vient<br />

brusquement la scène d’un vertige existentiel, ou, si l’on veut, d’une expérience quasi<br />

mystique. Le héros est brusquement arraché <strong>à</strong> lui-même, mais aussi au temps et <strong>à</strong><br />

l’espace. Il ne reconnaît pas les meubles familiers, il a le sentiment d’être exposé <strong>à</strong> leur<br />

interrogation muette :<br />

[J’]ai eu soudain l’impression que j’étais l<strong>à</strong> en étranger ; comme si je ne connaissais pas ces murs, ces<br />

meubles, ces rayonnages <strong>de</strong> livres ; comme si toutes ces choses me regardaient avec étonnement.<br />

J’étais <strong>de</strong>venu transparent sous ces regards muets et attentifs, je n’étais nulle part, ni dans le temps, ni<br />

dans l’espace. 700<br />

Une question s’ensuit qui pour la première fois pose l’enjeu central <strong>de</strong> Ma Sœur<br />

l’angoisse : « Qui étais-je ? Comment étais-je venu ici ? » Bien évi<strong>de</strong>mment la<br />

question est d’une portée générale et ne renvoie pas seulement au temps <strong>de</strong><br />

l’énonciation d’une après-midi <strong>de</strong> janvier 1960. Et l’auteur se répond lui-même et<br />

arrive encore pour un moment <strong>à</strong> étouffer la montée d’angoisse suscitée <strong>à</strong> la fois par<br />

cette prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> soi et cette mise en doute brutale <strong>de</strong> soi, <strong>de</strong> sa vie, <strong>de</strong> son<br />

700 Ma Sœur l’angoisse, op. cit., p. 1.<br />

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