03.07.2013 Views

[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

Le « cas Halas »<br />

<strong>Jan</strong>vier 1952 vit naître la polémique entre Le Figaro littéraire et l’hebdomadaire <strong>de</strong><br />

tendance communiste les Lettres françaises. L’enjeu <strong>de</strong> la polémique tenait dans le soi-<br />

disant « Testament » du poète tchèque František Halas, mort en octobre 1949, dans<br />

lequel ce poète socialiste <strong>de</strong> conviction et haut fonctionnaire après le coup d’Etat <strong>de</strong><br />

février, <strong>de</strong>vait avouer sa désillusion, voire son dégoût du régime nouvellement instauré.<br />

Le texte même, rédigé par <strong>de</strong>s amis du poète <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> ses plaintes et critiques faites en<br />

privé dans les <strong>de</strong>rniers temps <strong>de</strong> sa vie, fut transporté en occi<strong>de</strong>nt par le professeur<br />

italien Angelo Maria Ripellino 210 . Après la publication du texte dans Le Figaro<br />

littéraire sous le titre « Les <strong>de</strong>rnières pensées d’un poète communiste. Une tragédie <strong>de</strong><br />

la servitu<strong>de</strong> », les Lettres françaises tentèrent <strong>de</strong> mettre en doute l’authenticité du<br />

document. Pour ce faire L. Aragon s’est même rendu <strong>à</strong> Prague pour recueillir les<br />

témoignages (dont celui <strong>de</strong> la veuve du poète) qui auraient démenti les propos du<br />

testament. Le Figaro, <strong>de</strong> son côté, est accouru avec un témoignage personnel en<br />

publiant « Dernière rencontre avec František Halas » dont l’auteur, Michel Léon Hirsch,<br />

avait bien connu le poète tchèque lors <strong>de</strong> son long séjour pragois et avait même traduit<br />

quelques-uns <strong>de</strong> ses poèmes en français. Inutile <strong>de</strong> s’attar<strong>de</strong>r davantage sur cette<br />

polémique qui enflamma les <strong>de</strong>ux périodiques français tout au long du mois <strong>de</strong> janvier<br />

1952 et dont le <strong>de</strong>rnier mot revint au directeur du Figaro littéraire, Pierre Brisson, qui<br />

affirma <strong>à</strong> nouveau l’authenticité du document. Quelle fut la place <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> dans tout<br />

cela ? Avait-il sa part dans la polémique ? Quel y fut son apport ? En définitive aucun,<br />

comme nous le prouve bien la consultation <strong>de</strong>s dits journaux pendant cette pério<strong>de</strong>.<br />

Toutefois, nous savons que Č<strong>ep</strong> s’est investi dans la polémique par un texte qui ne fut<br />

jamais publié en français. Et comme <strong>de</strong> bonnes intentions sont parfois <strong>de</strong> la même<br />

valeur que les faits accomplis, et comme plusieurs ombres planent autour <strong>de</strong> l’article <strong>de</strong><br />

Č<strong>ep</strong> dans l’affaire Halas chez les chercheurs č<strong>ep</strong>iens, il serait juste d’y ajouter quelques<br />

mots 211 .<br />

210 Václav Černý, entre autres, parle <strong>de</strong> ce « testament » dans ses mémoires. Cf. Paměti, op. cit., p. 254.<br />

211 Il ne serait peut-être pas inutile <strong>de</strong> rappeler que dans sa correspondance privée, Č<strong>ep</strong> parle <strong>de</strong> la<br />

désillusion <strong>de</strong> son ami Halas, sans toutefois le nommer, <strong>de</strong>puis le printemps 1949 : « Un <strong>de</strong> ceux qui ont<br />

écrit pendant trente ans <strong>de</strong>s litanies au saint Staline et qui avouent maintenant, découragés et honteux,<br />

qu’ils ‘ne se sont pas imaginés les choses <strong>de</strong> cette manière’. – Mais c’est trop tard ; la parole et le pouvoir<br />

sont maintenant <strong>à</strong> d’autres qu’<strong>à</strong> eux. Leur expérience et leur déc<strong>ep</strong>tion semblent malheureusement<br />

intransmissibles ; les Eluard, Aragon, Em. Mounier, Mandouze, Boulier etc. français ne les croiraient pas,<br />

même si les premiers pouvaient faire leurs aveux <strong>à</strong> haute voix. », J. Č<strong>ep</strong> <strong>à</strong> H. Pourrat, le vendredi saint<br />

1949.<br />

80

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!