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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

l’autobiographie č<strong>ep</strong>ienne, il n’y a point <strong>de</strong> quant au côté vers lequel elles ten<strong>de</strong>nt.<br />

Evi<strong>de</strong>mment, Ma Sœur l’angoisse s’inscrit dans la parenté directe <strong>de</strong>s Confessions <strong>de</strong><br />

Saint Augustin. Expliquons-nous : Č<strong>ep</strong> n’écrit pas les mémoires littéraires <strong>de</strong> l’écrivain<br />

mais les mémoires spirituels, mémoires <strong>de</strong> la foi personnelle. Il n’écrit pas toute sa vie,<br />

mais en choisit seulement ce qui fait partie <strong>de</strong> son itinéraire spirituel. A l’instar du père<br />

<strong>de</strong> l’Eglise du IV e siècle, il décrit son cheminement spirituel et sa « conversion », rend<br />

compte <strong>de</strong> ses luttes internes entre la foi et le doute, entre l’idéal austère érigé par les<br />

préc<strong>ep</strong>tes religieux et la réalité corrompue <strong>de</strong> l’homme pécheur. Pour chaque étape <strong>de</strong> sa<br />

vie, l’auteur se pose une seule et même question dans <strong>de</strong>s variantes différentes bien sûr :<br />

« […] où en était ma foi pendant cette pério<strong>de</strong>, dans quelle mesure avait-elle vraiment<br />

pénétré ma vie, mon expérience quotidienne ? » 711 . A cet égard Ma Sœur l’angoisse se<br />

prête <strong>à</strong> l’analyse du point <strong>de</strong> vue littéraire aussi bien que religieux 712 . Par ailleurs, les<br />

commentaires critiques s’aperçoivent vite <strong>de</strong> cet aspect <strong>de</strong> l’œuvre posthume <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> et<br />

ne le laissent jamais sous silence. Les désignations que l’on y r<strong>ep</strong>ère sont parlantes :<br />

« confession philosophique », « confession générale », « histoire <strong>de</strong> l’âme » 713 . Du reste,<br />

il faut entendre le terme <strong>de</strong> « confession » dans son double sens, comme un acte<br />

strictement religieux comprenant l’examen <strong>de</strong> conscience, la déclaration <strong>de</strong>s péchés,<br />

l’acte <strong>de</strong> contrition et dans son acc<strong>ep</strong>tation littéraire comme le récit personnel étalant<br />

l’aveu <strong>de</strong> la vie, surtout <strong>de</strong>s fautes commises. Pavel Švanda a bien saisi l’objectif <strong>de</strong><br />

l’ouvrage posthume <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> lorsqu’il suggère qu’il est question du « rapprochement <strong>de</strong><br />

l’homme <strong>Jan</strong> avec sa propre existence » et que le choix <strong>de</strong>s événements racontés est<br />

« davantage l’affaire <strong>de</strong> conscience que <strong>de</strong> mémoire » 714 .<br />

La pertinence <strong>de</strong> l’observation <strong>de</strong> P. Švanda est confirmée par la thématisation <strong>de</strong><br />

l’examen <strong>de</strong> conscience. Il est hors <strong>de</strong> doute que Č<strong>ep</strong> souffrait <strong>de</strong> ce qu’on appelle dans<br />

la morale une conscience scrupuleuse. Nous avons déj<strong>à</strong> effleuré le phénomène lorsque<br />

nous avons fait remarquer le rapport presque violent vis-<strong>à</strong>-vis <strong>de</strong> ses œuvres, son auto-<br />

critique exacerbée. Aussi, dans Ma Sœur l’angoisse, comme un refrain, reviennent les<br />

autoaccusations <strong>de</strong> toutes sortes ; le sentiment <strong>de</strong> culpabilité est <strong>à</strong> <strong>tel</strong> point présent qu’il<br />

711 Ma Sœur l’angoisse, op. cit., p. 129.<br />

712 Rappelons le jugement <strong>de</strong> Maurice Nédoncelle qui impute <strong>à</strong> l’autobiographie <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> « une valeur<br />

religieuse et artistique qui émeut profondément », M. Nédoncelle <strong>à</strong> J. Č<strong>ep</strong>, le 10 avril 1964. C’est nous<br />

qui soulignons.<br />

713 Le premier terme est utilisé dans le compte rendu publié dans Svě<strong>de</strong>ctví, XIII, n° 52, 1976, p. 746,<br />

le second dans celui publié dans Hlas domova, le 28. juin 1976, p. 8, et le troisième est une désignation <strong>de</strong><br />

Mojmír Trávníček in : Sestra úzkost, Brno, Proglas, 1993, p. 124.<br />

714 Cf. P. Švanda, « Kšaft <strong>Jan</strong>a Č<strong>ep</strong>a », Literární noviny, n° 7, le 17 février 1994, p. 5.<br />

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