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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

« polémique » qui entre en ligne <strong>de</strong> cause. Au début <strong>de</strong> son texte Č<strong>ep</strong> se déclare<br />

indépendant <strong>de</strong>s prix ; ce qui le fait choisir cet auteur, dont les romans débor<strong>de</strong>nt d’un<br />

« cynisme moral complet », n’est pas autre chose que la volonté <strong>de</strong> démontrer qu’il lui<br />

est possible, qu’il a toute liberté <strong>de</strong> présenter un livre dont la « philosophie » s’oppose <strong>à</strong><br />

ses convictions et <strong>à</strong> ses goûts personnels – chose impensable dans un pays communiste :<br />

Nous ne considérons pas comme notre <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> parler dans ces émissions <strong>de</strong> tous les prix français. Le<br />

jury <strong>de</strong> l’Académie Goncourt s’est déj<strong>à</strong> tant <strong>de</strong> fois trompé ; il a attribué <strong>de</strong>s prix <strong>à</strong> <strong>de</strong>s romans dont<br />

personne ne se souvenait plus <strong>de</strong>ux mois après, et a omis <strong>de</strong>s auteurs qui, dès aujourd’hui,<br />

apparaissent, même <strong>à</strong> l’aveugle et au sourd, comme <strong>de</strong>s classiques <strong>de</strong> la prose française <strong>de</strong> la première<br />

moitié du vingtième siècle. Nous avons donc pu avec tranquillité passer sous silence le roman <strong>de</strong><br />

Vailland dans cette émission. Si nous osons en parler malgré tout, nous profitons <strong>de</strong> la même liberté<br />

dont bénéficient les critiques <strong>de</strong>s plus importantes chroniques littéraires françaises ; par exemple<br />

André Rousseaux dans le Figaro littéraire ne se soucie guère <strong>de</strong> ce que disent du même livre ses<br />

collègues dans les Nouvelles littéraires ou quelque part ailleurs.<br />

Mais notre hésitation avait encore d’autres raisons. Un certain Ivo Fleischmann – nous disons « un<br />

certain » malgré le fait que ce jeune homme a occupé pendant une assez longue pério<strong>de</strong>, <strong>de</strong> manière<br />

inexplicable, le poste d’attaché culturel tchécoslovaque <strong>à</strong> Paris et qu’il a signé plusieurs livres – a<br />

mentionné Vailland dans un <strong>de</strong>s numéros récents <strong>de</strong> Literární noviny, dans la chronique vouée aux<br />

littératures étrangères, intitulée la « Fenêtre ouverte ». A vrai dire, ce n’est qu’une toute petite fenêtre<br />

<strong>à</strong> peine entrouverte. Par cette fente imperc<strong>ep</strong>tible, nous entrevoyons le profil <strong>de</strong> Roger Vailland<br />

esquissé par son ami Clau<strong>de</strong> Roy. […] Fleischmann ne dit rien <strong>de</strong> la création romanesque <strong>de</strong><br />

Vailland ; il ne parle pas du sujet <strong>de</strong> son <strong>de</strong>rnier livre La Loi qui a obtenu le prix Goncourt. 619<br />

Dans cette introduction <strong>à</strong> son « livre <strong>de</strong> la semaine » <strong>de</strong> 1958 Č<strong>ep</strong> sait donc <strong>à</strong> la fois<br />

souligner son autonomie par rapport aux prix littéraires, tout en rappelant la non-liberté<br />

culturelle <strong>de</strong>s pays communistes. Il le fait en mettant en cause, ou du moins, en<br />

relativisant sa tendance <strong>à</strong> une soi disant tranquillité et prétendant une certaine ouverture<br />

<strong>de</strong>puis la secon<strong>de</strong> moitié <strong>de</strong>s années 1950. Enfin, il n’oublie pas <strong>de</strong> s’en prendre avec<br />

ironie au critique officiel Ivo Fleischmann.<br />

619 « N<strong>ep</strong>okládáme za svou povinnost, mluvit v tomto vysílání o všech francouzských cenách. Porota<br />

Aka<strong>de</strong>mie Goncourtů se už tolikrát zmýlila; udělila cenu románům, na které si už za dva měsíce nikdo<br />

nevzpomněl, a pominula autory, kteří se už dnes jeví, i sl<strong>ep</strong>ému a hluchému, jako klasikové francouzské<br />

prózy první poloviny dvacátého století.<br />

Mohli jsme tedy klidně vynechat Vaillandův román v tomto vysílání. odhodláváme-li se o něm přesto<br />

mluvit, používáme svobody, jaké užívají kritikové předních francouzských literárních kronik; na příklad<br />

André Rousseaux ve Figaro littéraire se nestará o to, co napíší jeho kolegové o téže knize v Nouvelles<br />

littéraires nebo k<strong>de</strong>koli jin<strong>de</strong>.<br />

Avšak naše váhání mělo ještě jiné příčiny. Jakýsi Ivo Fleischmann – říkáme ‚jakýsi‘, přes to že byl ten<br />

mladík dost dlouhou dobu, způsobem nevysvětli<strong>tel</strong>ným, československým kulturním ‚ataše‘ v Paříži a že<br />

po<strong>de</strong>psal několik knížek – se zmiňuje o Vaillandovi v jednom z nedávných čísel Literárních novin,<br />

v kronice o cizích literaturách, na<strong>de</strong>psané ‚Otevřené okno‘. Po pravdě řečenom je to velmi malé okýnko,<br />

sotva pootevřené. Zahlédáme tou n<strong>ep</strong>atrnou skulinkou profil Rogera Vaillanda, načrtnutý jeho pří<strong>tel</strong>em<br />

Clau<strong>de</strong>m Roy.[…] O románové tvorbě Vaillandově neříká Fleischmann nic; nemluví o námětu jeho<br />

poslední knihy, Zákon, která dostala cenu Goncourtů. », J. Č<strong>ep</strong>, « Roger Vailland : Zákon », Livre <strong>de</strong> la<br />

semaine, le 23 février 1958, p. 1-2.<br />

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