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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

du Jugement <strong>de</strong>rnier, aveu qui ne fait qu’approfondir les troubles et le désarroi du<br />

narrateur :<br />

De tout temps, l’angoisse me prenait au moment <strong>de</strong> m’endormir, <strong>à</strong> l’idée que j’allais perdre<br />

connaissance pendant plusieurs heures. Quelle ne sera pas l’angoisse <strong>de</strong> mon agonie quand je saurai<br />

que je sombre dans l’inconscience pour plusieurs milliers ou millions <strong>de</strong> siècles ! 707<br />

Si la première révélation <strong>de</strong> la mort physique fut située surtout sur le plan <strong>de</strong> la vie<br />

terrestre, la secon<strong>de</strong> subvertit même la perspective <strong>de</strong> l’au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong>. Elle est encore plus<br />

choquante que la première puisqu’elle met en question non seulement la vie temporelle<br />

mais menace également l’éternité ! Elle arrache <strong>à</strong> l’auteur l’invocation <strong>de</strong> l’angoisse, sa<br />

sœur, qui constitue le titre <strong>de</strong> l’ouvrage : « L’angoisse, ma sœur, que je la reconnaissais<br />

bien ! » Certes d’autres conversations avec d’autres prêtres vont atténuer le choc initial,<br />

mais la griffe <strong>de</strong> l’inquiétu<strong>de</strong> ne s’évaporera plus et fera peser encore plus l’angoisse<br />

innée <strong>de</strong> l’auteur.<br />

Les trois <strong>de</strong>rniers points sont consacrés apparemment au père. Nous disons<br />

« apparemment » parce que encore une fois, d’une manière probante, le fils est<br />

rapproché du père au point <strong>de</strong> se fondre avec lui ( : « […] il m’arrive <strong>de</strong> plus en plus<br />

souvent <strong>de</strong> me sentir dans sa peau [du père]. En marchant, en faisant certains gestes, en<br />

observant les traits <strong>de</strong> mon visage dans le miroir, je reconnais les gestes et les traits <strong>de</strong><br />

mon père dans les <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> sa vie. » 708 ). S’ensuit le récit coloré <strong>de</strong> l’agonie<br />

du père que l’auteur avoue s’approprier <strong>à</strong> plusieurs r<strong>ep</strong>rises dans ses écrits, « appliquée<br />

<strong>à</strong> différents personnages ». La fin <strong>de</strong> l’introduction est vouée exclusivement <strong>à</strong> la nature<br />

<strong>de</strong> l’agonie, plus précisément <strong>à</strong> l’état mental du père vivant son agonie. Et comme nous<br />

avons vu l’auteur s’i<strong>de</strong>ntifier au père, pour ainsi dire prendre son relais, l’interrogation<br />

au sujet <strong>de</strong> son père induit <strong>à</strong> penser qu’il s’interroge sur son propre compte, surtout<br />

lorsqu’il pose la question finale, qui achève l’introduction : « A-t-il eu la force <strong>de</strong> se<br />

remettre entre les mains <strong>de</strong> Dieu en un mouvement <strong>de</strong> volonté, sincère, conscient et<br />

entier ? » 709<br />

Il convient <strong>de</strong> souligner que tous les points, si hétéroclites apparaissent-ils, sont<br />

organiquement liés d’une part par <strong>de</strong>s lignes thématiques récurrentes, d’autre part par<br />

707 Ma Sœur l’angoisse, op. cit., p. 4.<br />

708 Ibid., p. 5.<br />

709 Ibid., p. 9.<br />

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