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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

La France tout entière est <strong>de</strong>venue ma secon<strong>de</strong> patrie, dès ma première visite en 1928 ; une patrie <strong>de</strong><br />

réserve qui se superposait <strong>à</strong> la mienne, la complétait, s’interpénétrait avec elle. 116<br />

Au cours <strong>de</strong> ses voyages successifs en France, Č<strong>ep</strong> fait la connaissance d’autres<br />

écrivains français. Se noue dans les années trente l’amitié avec Henri Pourrat qui<br />

<strong>de</strong>viendra la plus durable (27 ans) et la plus fructueuse <strong>de</strong> toutes ses relations françaises.<br />

Un échange épistolaire épisodique aura lieu également entre Č<strong>ep</strong> et Paul Clau<strong>de</strong>l <strong>à</strong> la<br />

suite <strong>de</strong>s événements tragiques <strong>de</strong> Munich, mais celui-ci sera brutalement arrêté par la<br />

guerre.<br />

C’est avant tout Pourrat qui, dans sa correspondance avec ses amis, r<strong>ep</strong>rend l’image<br />

<strong>de</strong> <strong>Jan</strong> Č<strong>ep</strong>, ce poète « <strong>à</strong> la fois très paysan, très lettré, très mystique ». Il le décrit <strong>à</strong> ses<br />

divers amis sous ces caractéristiques récurrentes, qui mettent bien en relief l’origine<br />

paysanne <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> : « C’est un paysan, fils du paysan, et dont le frère reste fermier » ; « Il<br />

est <strong>de</strong> famille paysanne, il a labouré, gardé les vaches » ; « C’est un paysan, très poète,<br />

très mystique »… 117 Au niveau <strong>de</strong> la littérature, il reconnaît que Č<strong>ep</strong> atteint malgré sa<br />

jeunesse la position d’« un véritable écrivain » 118 en Tchécoslovaquie et qu’il est par<br />

ailleurs un fort bon traducteur, ayant « merveilleusement traduit Gaspard <strong>de</strong>s<br />

Montagnes » 119 . Dédiant La Porte du Verger <strong>à</strong> Č<strong>ep</strong>, il a livré son nom au public, ou du<br />

moins <strong>à</strong> ses lecteurs, qui purent ainsi apprendre, concernant ce <strong>de</strong>rnier, les éléments<br />

suivants :<br />

<strong>à</strong> Jean C<strong>ep</strong> : Cher Jean, Vous êtes paysan, vous êtes poète, vous êtes croyant, et en translatant<br />

Gaspard <strong>de</strong>s Montagnes du français au tchèque, vous en avez fait, ce que j’aurais voulu en faire, un<br />

grand poème terrien et chrétien. Que ce livre vous porte mon remerciement, mon amitié. 120<br />

L’amitié <strong>de</strong> Pourrat jouera un rôle décisif dans les publications, d’ailleurs peu<br />

nombreuses, <strong>de</strong>s nouvelles <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> dans les revues françaises. C’est le cas du Gar<strong>de</strong>ur<br />

d’oies et du Village submergé qui paraissent dans la revue jésuite Etu<strong>de</strong>s,<br />

respectivement en 1936 et 1947 121 .<br />

116<br />

Œuvres VI, p. 224. Cité <strong>de</strong> la version française <strong>de</strong> Ma Sœur l’angoisse, manuscrit dactylographié,<br />

archives <strong>de</strong> V. Peška p. 179-180.<br />

117<br />

H. Pourrat <strong>à</strong> L. Gachon, le 15 juillet 1934 et le 27 octobre 1935.<br />

118<br />

Ibid., le 15 juillet 1934.<br />

119<br />

Ibid., le 27 octobre 1935.<br />

120<br />

La Porte du verger, Uzès, Editions <strong>de</strong> la Cigale, 1938.<br />

121<br />

Le Gar<strong>de</strong>ur d’oies paraît dans le numéro <strong>de</strong> juillet 1936, p. 215-224, dans la traduction commune <strong>de</strong><br />

Č<strong>ep</strong> et <strong>de</strong> Pourrat. Quant au Village submergé, la nouvelle a été traduite en français <strong>à</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pourrat<br />

pendant le séjour <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> au Vernet en 1939. Pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité (on pourrait voir dans le récit <strong>de</strong><br />

l’inondation du village l’allégorie <strong>de</strong> la menace <strong>de</strong> l’inondation alleman<strong>de</strong> nazie) elle ne sera publiée<br />

qu’après la guerre dans le numéro <strong>de</strong> juillet-s<strong>ep</strong>tembre 1947, p. 21-42.<br />

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