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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

chronologique, subordonnant celui-ci au plan thématique, dont le sujet sera l’évolution<br />

<strong>de</strong> la foi personnelle. Ce n’est que par une intervention postérieure <strong>de</strong>s éditeurs que la<br />

conc<strong>ep</strong>tion chronologique sera renforcée.<br />

Essayons <strong>de</strong> présenter avec la sobriété nécessaire l’ « histoire » ou le contenu <strong>de</strong><br />

Ma Sœur l’angoisse. Dans le chapitre « Premiers souvenirs » Č<strong>ep</strong> se remémore le passé<br />

le plus éloigné, obscur, sans contours précis, où se mêlent parfois sa mémoire<br />

personnelle et les propos le concernant transmis par les autres. S’enchaînent<br />

successivement le souvenir improbable, puisque situé <strong>à</strong> l’âge d’un peu plus d’un an,<br />

d’une photo envoyée par le père <strong>de</strong> Cracovie où ce <strong>de</strong>rnier faisait son service militaire ;<br />

l’anecdote <strong>de</strong> la chute dans la mare <strong>de</strong> purin ; plus significatif, le souvenir <strong>de</strong> sa<br />

première rencontre avec la mort – son petit frère Antoine mort né ; encore <strong>de</strong>ux ou trois<br />

autres expériences <strong>de</strong> la mort (mort d’un camara<strong>de</strong> <strong>de</strong> classe, d’un garçon bossu tenant<br />

<strong>de</strong>s propos blasphématoires) et dont découlera la prise <strong>de</strong> conscience du caractère<br />

mor<strong>tel</strong> <strong>de</strong> l’homme ; enfin une <strong>de</strong>scription poétique <strong>de</strong> l’univers heureux <strong>de</strong> l’enfance<br />

dans la famille. Le chapitre « Premiers visages » poursuit dans la peinture <strong>de</strong> l’univers<br />

familial et familier <strong>de</strong> l’enfance. Aux souvenirs innocents et heureux <strong>de</strong> cette enfance<br />

« baignée » dans l’atmosphère <strong>de</strong> l’amour (« Nous nous aimions, sans doute, et<br />

probablement plus qu’on ne s’aimait dans d’autres familles autour <strong>de</strong> nous. » 697 ) se<br />

mêlent déj<strong>à</strong> <strong>de</strong>s présages tragiques, ou au moins déconcertants : querelles parentales<br />

ru<strong>de</strong>s (« Inutile <strong>de</strong> dire que mon enfance – et peut-être ma vie entière – en a été<br />

profondément marquée. » 698 ) ; découverte troublante <strong>de</strong> la différence par rapport aux<br />

autres qui <strong>de</strong>vient une source durable <strong>à</strong> la fois d’une « timidité vulnérable » et d’un<br />

sentiment <strong>de</strong> supériorité, « d’un certain narcissisme spirituel » ; mobilisation et départ<br />

du père au front, terreurs <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Guerre adoucies c<strong>ep</strong>endant par l’amour acharné<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> la lecture ; éveil <strong>de</strong>s sens et découverte encore plus troublante et lour<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> conséquences <strong>de</strong> la sexualité suivie <strong>de</strong>s premiers essais amoureux plus que timi<strong>de</strong>s.<br />

Le chapitre « Ma foi » (qui dans la version originale contenait également les chapitres<br />

« Cité <strong>de</strong> Dieu » et « Université ») rend compte <strong>de</strong> « la piété presque innée » <strong>de</strong> l’auteur,<br />

<strong>de</strong> ses états d’exaltation vécus <strong>à</strong> proximité <strong>de</strong> l’au<strong>tel</strong> en tant qu’enfant <strong>de</strong> chœur ; décrit<br />

le cours <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> l’année liturgique qui ont joué sur la sensibilité du garçon, mais<br />

aussi les tourments d’une conscience scrupuleuse <strong>à</strong> outrance, le sentiment <strong>de</strong> culpabilité,<br />

<strong>de</strong> non pardon, <strong>de</strong> rémission impossible. Un espace considérable est consacré <strong>à</strong> la crise<br />

697 Ma Sœur l’angoisse, op. cit., p. 30.<br />

698 Ibid., p. 33.<br />

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