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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

n’est pas exposé du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’orthodoxie catholique, ou par ceux qui remanient<br />

<strong>de</strong>s mythes bibliques et en détournent la signification convenue et traditionnellement<br />

acc<strong>ep</strong>tée. Tel est le cas <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers romans <strong>de</strong> G. Duhamel (Le Voyage <strong>de</strong> Patrice<br />

Periot, Les Compagnons <strong>de</strong> l’Apocalypse, Le Complexe <strong>de</strong> Théophile), ou, exemple plus<br />

frappant, du roman provoquant du Grec N. Kazantzakis, Le Christ recrucifié. Č<strong>ep</strong> va<br />

jusqu’<strong>à</strong> examiner l’aspect religieux dans les ouvrages qui se veulent délibérément<br />

agnostiques et qui récusent a priori toute transcendance. Pour en donner une idée,<br />

bornons nous <strong>à</strong> l’exemple d’Emmanuel Roblès, dont les romans intriguèrent Č<strong>ep</strong> car il y<br />

revient <strong>à</strong> plusieurs r<strong>ep</strong>rises dans ses comptes rendus. Son roman Cela s’appelle l’aurore<br />

reflète, selon Č<strong>ep</strong>, l’ « angoisse métaphysique » <strong>de</strong> l’époque, quoiqu’il s’agisse d’une<br />

métaphysique « naturaliste » où Dieu est mort. Il conclut l’exposé sur ce roman par les<br />

phrases suivantes :<br />

La plénitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’amour humain doit suffire <strong>à</strong> tout, et même l’angoisse <strong>de</strong>vant la mort se fond dans cet<br />

amour. Mais pour un chrétien c’est un phénomène étrange et inquiétant : voir comment s’édifie toute<br />

une littérature où la soif d’absolu nourrit et soulève l’esthétique et la morale, mais en même temps<br />

croit qu’elle peut être abreuvée seulement sur les prés <strong>de</strong> cette terre et <strong>de</strong>s passions du cœur humain. 629<br />

La thématique religieuse, pour en finir avec elle, se trouve dans <strong>de</strong> nombreux<br />

ouvrages non fictifs comme nous le verrons dans nos remarques sur la classification<br />

générique.<br />

Le parcours thématique nous a déj<strong>à</strong> donné une idée <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>s livres que Č<strong>ep</strong><br />

choisissait pour ses émissions culturelles. Il en est <strong>de</strong> même pour la question du genre.<br />

En <strong>de</strong>hors du genre romanesque, prédominant, nous y rencontrons <strong>de</strong>s formes plus<br />

brèves du récit (poétique ou d’enfance) et <strong>de</strong> la nouvelle, aussi bien que <strong>de</strong>s œuvres<br />

relevant <strong>de</strong> la soi-disant « ego littérature », c’est-<strong>à</strong>-dire toutes sortes <strong>de</strong> mémoires, <strong>de</strong><br />

récits d’enfance, d’autobiographies, <strong>de</strong> journaux, sans compter <strong>de</strong>s ouvrages ayant le<br />

caractère d’essais ou entièrement spécialisés (étu<strong>de</strong>s, r<strong>ep</strong>ortages, monographies, récits<br />

<strong>de</strong> voyage). Deux genres méritent une courte remarque : nouvelle et littérature du moi.<br />

Č<strong>ep</strong>, en tant que « maître <strong>de</strong> la nouvelle » est particulièrement enclin <strong>à</strong> suivre<br />

629 « Plnost lidské lásky má dostačit všemu, a sama úzkost před smrtí se v této lásce rozplývá. Pro<br />

křesťana je to ovšem zjev podivný a zn<strong>ep</strong>okojující: vidět, jak se buduje celá literatura, k<strong>de</strong> žízeň<br />

absolutna živí a povznáší estetiku a morálku, ale zároveň myslí, že může být uhašena jenom na luzích této<br />

země a z vášní lidského srdce. », J. Č<strong>ep</strong>, « E. Roblès : Tomu se říká zoře », Livre <strong>de</strong> la semaine,<br />

[probablement 1953], p. 8.<br />

Cf. aussi l’extrait <strong>de</strong> la lettre adressée <strong>à</strong> V. Peška : « Ce n’est point du tout chrétien, mais cela semble<br />

‘noble’ et bien fait », J. Č<strong>ep</strong> <strong>à</strong> V. Peška , le 12 décembre 1952.<br />

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