03.07.2013 Views

[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

l’Entre-<strong>de</strong>ux-guerres (r<strong>ep</strong>résenté par <strong>de</strong>s noms comme G. Bernanos, J. Green,<br />

G. Greene, Saint-Exupéry, A. Chamson, H. Bosco) jusqu’aux auteurs faisant leur<br />

apparition après la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale et tout au cours <strong>de</strong> l’exil <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> (H. Bazin,<br />

L. Estang, R. Gary, M. Butor, C. Mauriac).<br />

Il n’est pas surprenant qu’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ces « livres » ait été r<strong>ep</strong>résentée par<br />

<strong>de</strong>s auteurs d’orientation catholique. Il ne s’agissait pas seulement d’écrivains chers <strong>à</strong><br />

Č<strong>ep</strong>, qu’il avait intimement connus, ou même traduits, dans l’Entre-<strong>de</strong>ux-guerres, <strong>tel</strong>s<br />

les Français Bernanos, Mauriac, J. Green (d’origine américaine), ou les Anglais<br />

G. Greene, B. Marshall, E. Waugh, F. Stuart. Il observe également avec une attention<br />

systématique, la nouvelle génération <strong>de</strong>s auteurs se réclamant <strong>de</strong> valeurs chrétiennes.<br />

Ainsi, les exposés <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> ne passent pas pour la plupart sous silence les livres d’un<br />

P.-H. Simon, L. Estang, R. Bésus, J. Cayrol, G. Cesbron, ou <strong>de</strong> son ami H. Queffélec,<br />

c’est-<strong>à</strong>-dire, la génération qui, selon les paroles <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong>, porte « l’héritage spirituel et<br />

littéraire <strong>de</strong> Mauriac et <strong>de</strong> Bernanos » 614 .<br />

Après les auteurs catholiques, un autre groupe plus ou moins homogène peut être<br />

r<strong>ep</strong>éré : les auteurs anciens, notamment antiques. Č<strong>ep</strong> dévore les monographies sur<br />

Virgile, Horace, Ovi<strong>de</strong>, Dante, et en rend compte avec passion dans ses émissions.<br />

Chose, qui, <strong>à</strong> première vue, pourrait surprendre, mais qui est tout <strong>à</strong> fait dans la logique<br />

<strong>de</strong> l’évolution intérieure <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> qui, <strong>à</strong> partir d’un certain âge, s’est détourné <strong>de</strong> plus en<br />

plus <strong>de</strong> la production contemporaine pour se vouer aux auteurs anciens.<br />

Un autre ensemble d’auteurs attire l’attention <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> constamment. Ce sont, comme<br />

on aurait pu s’y attendre, les écrivains exilés. Le choix <strong>de</strong>s écrivains ayant quitté <strong>de</strong> leur<br />

patrie, ceux qui partagent, pour ainsi dire, son propre <strong>de</strong>stin, fut sans aucun doute<br />

motivé en gran<strong>de</strong> partie par <strong>de</strong>s raisons toutes personnelles. C’est la plaie jamais guérie<br />

<strong>de</strong> la non-reconnaissance, qui ne cesse <strong>de</strong> se rouvrir <strong>à</strong> chaque parution d’une œuvre d’un<br />

auteur émigré et ne fait qu’aiguiser le doute installé en Č<strong>ep</strong> <strong>de</strong>puis toujours concernant<br />

son talent et son œuvre. Lorsqu’en 1960 l’Académie Goncourt attribue le prix au roman<br />

Dieu est né en exil <strong>de</strong> l’exilé Vintil Horia, Č<strong>ep</strong> en fait un compte rendu positif.<br />

Parallèlement, il écrit dans son journal <strong>de</strong>s phrases emplies <strong>de</strong> son incurable déc<strong>ep</strong>tion :<br />

Dans les Nouvelles Littéraires, l’article élogieux <strong>de</strong> Daniel-Rops sur un roman écrit par un émigré<br />

roumain. Pas moyen <strong>de</strong> m’empêcher avec amertume <strong>de</strong> penser <strong>à</strong> mon propre échec en France, en tant<br />

qu’écrivain. Est-ce tout <strong>à</strong> fait <strong>de</strong> ma faute ? […] Est-il vrai que ce que j’ai écrit n’est rien en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><br />

614 J. Č<strong>ep</strong>, « Roger Bésus, Člověk, který vás miloval », Livre <strong>de</strong> la semaine, 1953, p. 9.<br />

240

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!