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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

<strong>Jan</strong> Č<strong>ep</strong>, <strong>à</strong> la différence <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> ses jeunes confrères, écrit pour dire quelque chose : non pas tant<br />

pour enseigner ou prêcher – encore qu’il ne soit pas toujours exempt <strong>de</strong> cette tendance – mais pour<br />

exprimer son sentiment et sa foi. 135<br />

C<strong>ep</strong>endant cet aspect religieux met le jeune écrivain en danger d’excès <strong>de</strong> passivité<br />

<strong>de</strong> ses personnages qui sont en majeure partie « <strong>de</strong>s faibles, résignés <strong>à</strong> la vie, incapables<br />

<strong>de</strong> lui donner leur empreinte et <strong>de</strong> la forcer <strong>à</strong> leur direction » 136 . Bien que la plume<br />

d’Aucouturier ne fasse pas grâce <strong>à</strong> Č<strong>ep</strong> <strong>de</strong> certaines remarques critiques, dont surtout sa<br />

« philosophie <strong>de</strong> résignation religieuse », le talent <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> est hautement apprécié et<br />

l’article donne une impression généralement positive :<br />

Cette philosophie <strong>de</strong> résignation religieuse fait <strong>à</strong> <strong>Jan</strong> Č<strong>ep</strong> une place <strong>à</strong> part dans la littérature tchèque, et<br />

pourra un jour lui rendre rigoureuse la critique, en un temps où l’âme slave du roman russe <strong>de</strong> la fin<br />

du siècle <strong>de</strong>rnier n’est plus <strong>à</strong> la mo<strong>de</strong>, où l’on préfère les conquérants ; les vainqueurs <strong>de</strong> la vie, les<br />

« dynamiques ». Mais ce jeune romancier si peu mo<strong>de</strong>rne prendra certainement place parmi les bons<br />

et probes écrivains qui disent ce qu’ils sentent, sans souci <strong>de</strong> la réclame et <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>, et qui donnent<br />

une expression classique <strong>à</strong> ces tourments <strong>de</strong>vant la <strong>de</strong>stinée auxquels n’échappent probablement pas<br />

les âmes les plus héroïques. 137<br />

Bien que très jeune, il est indéniable que Č<strong>ep</strong>, qui au milieu <strong>de</strong>s années 1930 compte<br />

déj<strong>à</strong> parmi les écrivains importants <strong>de</strong> la littérature tchèque <strong>de</strong> l’époque, hautement<br />

estimé par la critique, et tout spécialement par son doyen et maître F. X. Šalda, est<br />

connu au même titre <strong>de</strong>s Français pragois. Dans la <strong>de</strong>uxième moitié <strong>de</strong>s années 1930, la<br />

renommée <strong>de</strong> <strong>Jan</strong> Č<strong>ep</strong> dépasse les frontières nationales grâce aux traductions <strong>de</strong> son<br />

roman La Frontière <strong>de</strong> l’ombre en allemand (1935), en hollandais (1937) et en croate<br />

(1938). C’est la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale qui met probablement un frein <strong>à</strong> cette<br />

diffusion prometteuse <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> en langues étrangères. Certes, le roman n’était<br />

pas traduit en français, néanmoins, dans les années d’après-guerre, il fut question <strong>de</strong><br />

publier <strong>de</strong>s florilèges <strong>de</strong> nouvelles <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> chez Sagittaire et chez un éditeur belge, ce<br />

dont fait preuve la correspondance avec Pourrat :<br />

On m’a parlé, il y a quelques mois, d’une possibilité <strong>de</strong> publier la traduction d’un <strong>de</strong> mes livres aux<br />

éditions Sagittaire ; ça n’a rien donné maintenant, on me parle du choix <strong>de</strong> mes nouvelles pour<br />

quelque édition belge si cela se réalise (je n’y crois pas), je voudrais y insérér [sic] la traduction du<br />

Village submergé que nous avions faite ensemble. Si vous pouviez en trouvez la copie et me<br />

l’envoyer. 138<br />

135 Ibid., p. 550.<br />

136 Ibid.<br />

137 Ibid., p. 551.<br />

138 <strong>Jan</strong> Č<strong>ep</strong> <strong>à</strong> Henri Pourrat, le 26 mars 1947.<br />

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