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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

village voisin, au pied d’un talus prolongé. Ses <strong>de</strong>ux tours montaient dans le ciel bleu<br />

[…]. D’en bas lui répondait le silence <strong>de</strong> la terre embuée. » 361<br />

L’attribut <strong>de</strong> l’église, lieu sacré, c’est naturellement avant tout le silence sacré<br />

répondant <strong>à</strong> la présence divine mystérieuse concrétisée par la présence sacerdotale.<br />

Ainsi après le rasement du village voisin dans les Journée <strong>de</strong> mai « malgré le jeux <strong>de</strong><br />

l’orgue, celui-ci ne pouvait étourdir un certain silence, étrange et profon<strong>de</strong> » 362 . De<br />

même dans Les Tziganes, le silence du jeune vicaire « s’approfondit étrangement,<br />

s’étendit <strong>à</strong> toute l’église » 363 . Le « sacrum » se manifeste pleinement au cours <strong>de</strong> la<br />

liturgie. Pour cette raison le regard du narrateur est souvent focalisé sur les gestes du<br />

prêtre. Ceux-ci également sont contraints par l’atmosphère sacrée et doivent la<br />

respecter. D’où les mouvements lents, graves, sublimes, implorants. Dans les Journées<br />

<strong>de</strong> mai, le jeune prêtre « déployait et levait les bras par un mouvement d’une insistance<br />

implorante » 364 , ses gestes sont « lents et mesurés » 365 .<br />

L’église r<strong>ep</strong>résente un lieu <strong>de</strong> sécurité où les gens se réfugient <strong>de</strong>vant les malheurs,<br />

où ils se sentent <strong>à</strong> l’abri <strong>de</strong>s fléaux <strong>de</strong> la guerre. La messe finie, les fidèles ne se<br />

précipitent pas <strong>de</strong>hors, « il semblait qu’ils n’avaient pas envie <strong>de</strong> se disperser qu’ils se<br />

sentaient ici plus proche <strong>de</strong> quelque chose » 366 . L’église survit même <strong>à</strong> un<br />

bombar<strong>de</strong>ment proche en dépit du fait que « cette fois-ci, il paraissait vraiment que les<br />

murs <strong>de</strong> l’église ne tiendraient pas, que la voûte <strong>de</strong>vait s’effondrer quelque part » 367 .<br />

Enfin l’église reste le lieu privilégié où se joue les moments capitaux <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s<br />

individus, que nous appellerons les « moments <strong>de</strong> grâce ». Ces moments qu’il ne serait<br />

pas incongru <strong>de</strong> nommer <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> réveil ou même <strong>de</strong>s moments mystiques sont<br />

une autre constante <strong>de</strong> l’univers č<strong>ep</strong>ien. Correspondant <strong>à</strong> une sorte d’extase ou <strong>de</strong> rêve,<br />

souvent, ces moments changent radicalement la vie <strong>de</strong>s personnages. Dans les nouvelles<br />

qui nous intéresse, ce moment arrive <strong>à</strong> Claire et se déroule précisément dans l’église au<br />

cours <strong>de</strong> la messe.<br />

361<br />

« Kos<strong>tel</strong> stál na samém konci sousední vsi, na úpatí táhlého svahu. Jeho dvě věže stoupaly do modrého<br />

nebe […]. Zdola mu odpovídalo ticho orosené země. », Œuvres III, p. 330.<br />

362<br />

Œuvres III, p. 324.<br />

363<br />

Les Tziganes, p. 95-96.<br />

364<br />

Œuvres III, p. 324.<br />

365<br />

Ibid., p. 330.<br />

366<br />

Ibid., p. 324.<br />

367<br />

« Tentokrát to opravdu vypadalo, že to zdi kos<strong>tel</strong>a nevydrží, že se klenba musí něk<strong>de</strong> prolomit. »,<br />

Œuvres III, p. 331.<br />

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