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[tel-00462108, v1] L'exil de Jan ?ep : contribution à l ... - HAL-Inria

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<strong>tel</strong>-<strong>00462108</strong>, version 1 - 8 Mar 2010<br />

l’évolution <strong>de</strong> ce genre dévalorisé en France 630 . Sur le terrain <strong>de</strong> la littérature française<br />

<strong>de</strong> l’époque, il reconnaît une maîtrise, une habileté suprême pour le genre en question<br />

chez Marcel Arland. Il ne manque jamais <strong>de</strong> présenter ses nouveaux recueils <strong>de</strong><br />

nouvelles (La Consolation du voyageur, L’Eau et le feu, Je vous écris…, La Nuit et les<br />

sources, Le Grand Pardon) aux auditeurs tchèques, d’autant plus qu’il sent sa propre<br />

création typologiquement proche <strong>de</strong> l’œuvre d’Arland 631 . De nombreux recueils d’autres<br />

nouvellistes, réguliers ou occasionnels, font l’objet <strong>de</strong>s exposés <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> : Passion <strong>de</strong><br />

J. Schlumberger, Solitu<strong>de</strong>s et Sous un ciel noir <strong>de</strong> H. Queffélec, Tout dort et je veille <strong>de</strong><br />

G. Cesbron, Pour Piano seul d’A. Maurois, plusieurs nouvelles <strong>de</strong> F. Durrenmatt, pour<br />

ne donner que quelques exemples.<br />

Par ailleurs, Č<strong>ep</strong> puise fréquemment pour ses émissions parmi les autobiographies et<br />

<strong>de</strong> mémoires en tous genres, surtout <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 1960, nous semble-t-il.<br />

C’est un fait naturel qu’en vieillissant les lecteurs savourent <strong>de</strong> plus en plus ce genre <strong>de</strong><br />

livres souvenirs, avi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> savoir comment <strong>tel</strong> ou <strong>tel</strong> écrivain percevait, rendait, vivait<br />

les événements dont eux-mêmes furent les témoins. Tout <strong>de</strong> même, nous croyons voir<br />

encore une autre raison dans ce choix <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong>. Nous sommes tentés <strong>de</strong> mettre<br />

cette croissance du genre autobiographique en relation avec l’intention <strong>de</strong> Č<strong>ep</strong> <strong>de</strong><br />

concevoir sa propre autobiographie. C’est justement en 1960 qu’il abor<strong>de</strong> ce qui<br />

<strong>de</strong>viendra l’essai autobiographique Ma Sœur l’angoisse. Voulait-il, peut-être, s’instruire<br />

ou s’inspirer dans ce genre qui ne compte sûrement pas parmi les plus faciles ? Il<br />

semble en être ainsi si nous comparons l’année 1961 comprenant quatre livres <strong>de</strong><br />

souvenirs (mémoires <strong>de</strong> Guéhenno, souvenirs d’enfance <strong>de</strong> H. Bosco et <strong>de</strong> J. Guitton,<br />

autobiographie <strong>de</strong> M. Genevoix), contre un ou tout au plus <strong>de</strong>ux pendant les années qui<br />

précédaient. Fut-elle ou non, dans ces années-l<strong>à</strong>, choisie intentionnellement, en fonction<br />

<strong>de</strong> son projet autobiographique, il reste que la littérature du moi eut au moins cet attrait<br />

pour Č<strong>ep</strong> et qu’elle permettait <strong>de</strong> mieux voir et <strong>de</strong> comprendre davantage non seulement<br />

la vie <strong>de</strong> l’auteur, mais encore plus peut-être, les ressorts secrets <strong>de</strong> sa création littéraire.<br />

630 Une certaine attitu<strong>de</strong> distante, vis-<strong>à</strong>-vis <strong>de</strong> la nouvelle, remarqée déj<strong>à</strong> par Č<strong>ep</strong> dans les années d’aprèsguerre,<br />

semble se prolonger jusqu’<strong>à</strong> nos jours, selon les constatations <strong>de</strong>s spécialistes du genre. L’un<br />

d’entre eux qualifie la nouvelle <strong>de</strong> «Cendrillon <strong>de</strong> la littérature», <strong>de</strong> «fille mal-aimée que les éditeurs<br />

laissent <strong>à</strong> l’abandon, au profit <strong>de</strong>s sœurs aînées qui se réclament <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s du roman».<br />

Cf. D. Grojnowski, Lire la nouvelle, 4 e éd., Armand Colin (Lettres sup), 2005, p. XI.<br />

631 Cf. la lettre du 19 s<strong>ep</strong>tembre 1946 adressée <strong>à</strong> M. Monzer dans laquelle Č<strong>ep</strong> se lamente sur le manque<br />

d’éléments épiques dans sa création. Pour sa défense, il se réclame d’écrivains comme Tchékhov,<br />

Mansfield et justement Arland.<br />

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