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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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tomber dans le travers de la doxa est de bien concevoir la différence entre la sensation et la<br />

conscience de la sensation, ce à quoi se heurte le sujet dans Tesis Contradictorias (II) :<br />

El vasto aprendizaje de esta continua percepción impide<br />

indiferencia (no por ociosa inevitable) en quien asiste el mágico<br />

ceremonial.<br />

Sin conocer los límites que le separan de sus propios sentidos,<br />

le es posible advertir cómo la luna, girando alrededor (visible es<br />

apenas en memoria), muerde con placidez los párpados<br />

cerrados. 208<br />

Deux notions sont à remarquer dans cette citation. La première est qu’au sein de la<br />

perception simultanée et continue, il existe une limite, une distinction, entre les sens et le<br />

sujet lui-même. La sensation ne peut être connue comme telle par le sujet que par l’entremise<br />

d’une conscience analytique. Or ce décalage est difficile à connaître pour le sujet, ce qui peut<br />

être une source d’erreur, une possibilité de perception doxique. La deuxième remarque est<br />

que la perception implique un apprentissage. Toutefois, cela peut se comprendre de deux<br />

manières différentes et complémentaires : l’apprentissage peut être entendu comme l’accès à<br />

la connaissance grâce à la perception, mais il peut aussi être l’apprentissage de la perception.<br />

Cela veut donc dire qu’il faut apprendre à percevoir, apprendre à voir, à entendre, à sentir,<br />

etc. Si nous supposons que la perception en elle-même ne changera pas, c’est l’analyse de<br />

cette perception qu’il faut éduquer, ce qui se révèle être une tâche fort difficile pour le moi<br />

poématique selon ce qu’il affirme dans la troisième partie de Ideas acerca de la confusión en<br />

Cherokee Avenue :<br />

(…) Yo sólo escribo este poema<br />

no con la ingenua pretensión de expresar lo que siento<br />

(nunca sé lo que siento) sino para que poco a poco sus palabras<br />

puedan iluminar el hueco donde estoy (quiero decir, quién soy)<br />

en el lejano abismo de otros ojos<br />

verdes como la noche y su serenidad. 209<br />

Sans analyser l’ensemble de la portée de ce fragment, nous y trouvons néanmoins<br />

cette affirmation essentielle « nunca sé lo que siento ». Qu’il s’agisse d’une sensation ou<br />

d’une émotion 210 , le moi poématique ne peut parvenir à analyser ni la sensation ni ce qu’elle<br />

208 CS, p. 149.<br />

209 LA, p. 142.<br />

210 <strong>Le</strong>s deux sont de toute façon étroitement liées comme le signifiait le fragment précédente : « le vasto<br />

aprendizaje de esta continua percepción impide indiferencia », CS, p. 149.<br />

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