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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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directement aux <strong>paradoxe</strong>s de la perception que nous avons étudiés. <strong>Le</strong> rapprochement<br />

inhabituel des pôles dans les figures comme dans le <strong>paradoxe</strong> crée une réalité plus riche, où<br />

les sens se mêlent « dans une ténébreuse et profonde unité » qui comble le poète 712 et qui,<br />

pour Talens, rend compte seulement de la confusion angoissante du monde.<br />

7.2. Ver no es suficiente : le <strong>paradoxe</strong> renouvelle la vision du réel<br />

Ces mots du maître zen japonais, D.T Suzuki, sont placés en exergue au livre second<br />

La superficie de las cosas. Ce précepte explique sommairement la fonction du <strong>paradoxe</strong> dans<br />

la poésie de notre auteur et de ces contemporains : plus encore qu'un style d'écriture, le<br />

<strong>paradoxe</strong> cherche à rendre compte d'une vision différente de la réalité du monde. <strong>Le</strong> monde<br />

n'est plus ce décor organisé, maîtrisé par l'esprit cartésien. C’est précisément une des<br />

caractéristiques des poètes postmodernes qui font partie de l'ère du soupçon n’acceptant plus<br />

l’ordre établi. Ainsi Talens voit-il la réalité comme un assemblage de contradictions :<br />

en el instante de reproducirse imagines confusas<br />

(..) se confunden bajo las luces divisorias de la realidad<br />

y lo que digo acerca de la realidad son frases 713<br />

<strong>Le</strong> langage comme traducteur du réel est pris dans toute son ambiguïté : source de<br />

dualité, c’est-à-dire perte de réel, mais immense outil de construction de sens et à l’origine<br />

d’une autre dimension de la réalité, il est aussi la nature même du poème. En refusant la<br />

convention réaliste qui fait équivaloir une chose et le mot qui la nomme, le poète tente de dire<br />

le réel sans se leurrer :<br />

y en esta habitación que inunda su vacío compruebo mi fluir<br />

en las sílabas intencionadamente oscuras de un monólogo extinto<br />

(...) mientras mi lengua paladea lo irrealidad de lo real 714<br />

Comment transcrire la réalité perçue par les sens, le froid, la lumière ? <strong>Le</strong>s paroles<br />

naissent de la réalité, mais elles ne la constituent pas :<br />

712<br />

Baudelaire, <strong>Le</strong>s Correspondances, in Fleurs du mal<br />

713<br />

CS, p. 199<br />

714<br />

CS, p. 112.<br />

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