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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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<strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong> logique part donc de la syntaxe pour s’opposer aux lois du tiers exclus et<br />

de non-contradiction que suppose le sémantisme des mots. Donc les <strong>paradoxe</strong>s se construisent<br />

aussi à partir du sémantisme qui donne au préalable (par la connaissance du lecteur) les<br />

rapports contradictoires ou contraires entre les termes de la propositions. C’est pourquoi nous<br />

pouvons définir deux approches complémentaires : soit nous partons de la syntaxe pour<br />

décrire le <strong>paradoxe</strong> d’un point de vue logique (la logique étant alors l’outil formel qui<br />

structure les relations entre les termes) ; soit nous prenons en comptes la dimension<br />

sémantique de la proposition pour étudier la dimension paradoxale de la proposition (la<br />

logique est alors prise comme principe organisateur du monde). Cette seconde approche est le<br />

point de départ de ce que nous appelons le <strong>paradoxe</strong> étymologique.<br />

1.3. Définition du <strong>paradoxe</strong> étymologique : importance de l’axe paradigmatique<br />

Si la notion de logique comme outil formel amenait à définir une certaine forme de<br />

<strong>paradoxe</strong>, la logique comme système inhérent à la structure du monde fait donc accéder à<br />

l’autre type de <strong>paradoxe</strong> que nous définissons ici : les <strong>paradoxe</strong>s étymologiques. Par ailleurs,<br />

non seulement la logique ne peut se suffire à elle-même mais nécessite le support du réel –<br />

tout comme la syntaxe a besoin du sémantisme pour créer les propositions – elle ne peut non<br />

plus faire l’économie du sujet. Or le sujet est au cœur du <strong>paradoxe</strong> étymologique.<br />

Effectivment, le terme de ‘logique’ est flou, peut renvoyer à des conceptions différentes. Si la<br />

logique est l’outil permettant la structuration cohérente d’une pensée (c’est-à-dire d’un<br />

discours), elle peut aussi être le principe organisateur du monde (ne parle-t-on pas de la<br />

« logique des choses » pour expliquer des phénomènes ?). Nous le voyons, ce dernier point<br />

renvoie nécessairement à un sujet pensant : la logique est celle du sujet qui veut organiser son<br />

discours pour qu’il soit cohérent, c’est aussi ce qui lui permet d’organiser le monde : la pensée<br />

quant à elle ne peut exister qu’au sein du sujet.<br />

Mais un sujet ne peut se construire en dehors de toute contingence : il apparaît, se<br />

construit et disparaît au sein d’une certaine époque et dans un lieu donnés. Il est un élément de<br />

la société où il évolue, et par voie de conséquence en subit les influences, les modes, la<br />

morale, etc. Si le sujet est historiquement et idéologiquement marqué, alors sa pensée le sera<br />

aussi 41 . Mais survient ici un écueil : d’une part le sujet se définit par sa capacité à penser de<br />

41 La notion abordée ici est celle d’historicité telle que la définit Benveniste. Voir sur ce point la définition de<br />

l’énonciation poétique dans cette introduction.<br />

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