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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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pour qu’elle soit valide dans la réalité, il faut que les prémisses soient vraies. Or la qualité de<br />

vérité des prémisses ne dépend pas de la logique. La logique est dite formelle.<br />

La forme des syllogismes est clairement étudiée et présentée par Aristote dans<br />

l’organon. <strong>Le</strong>s propositions sont faites de trois types de termes : les majeurs, les mineurs et le<br />

moyen qui se trouvent dans les deux prémisses. L’exemple type du syllogisme est : tous les<br />

hommes sont mortels ; or Socrate est un homme ; donc Socrate est mortel. <strong>Le</strong> moyen terme<br />

est homme, le terme majeur est mortel, Socrate le mineur. La conclusion présente alors le<br />

rapport entre le terme majeur et le mineur.<br />

Toutefois, le syllogisme peut amener à des absurdités si l’on ne se tient qu’à cette<br />

définition. En effet, un syllogisme apparent pourrait énoncer : tous les grecs sont des<br />

hommes ; or Bertrand Russell est un homme ; donc Bertrand Russell est un grec. Il est<br />

évident que cet enchaînement de propositions aboutit à un rapport faux entre les termes.<br />

Aristote va donc définir précisément le syllogisme valide du syllogisme non-valide (qui est<br />

alors appelé sophisme). Sachant qu’il peut exister quatre classes de propositions (les<br />

affirmations universelles, les négations universelles, les affirmations particulières et les<br />

négations particulières 32 ), qu’un syllogisme est composé de trois propositions, et que suivant<br />

la place du moyen terme il y a quatre formulations de syllogismes possibles (ou quatre<br />

figures), on peut déterminer tous les modes de syllogisme existant : 256 modes. Or de tous les<br />

modes, la logique n’en retient que 19 : tous les autres ne sont pas valides en vertu des règles<br />

logiques. Il faut par conséquent être tout à fait attentif pour qu’un syllogisme ne soit pas en<br />

fait un sophisme 33 .<br />

La principale règle de la logique est la loi de non-contradiction : une proposition et sa<br />

négation ne peuvent pas être vraies toutes les deux. La deuxième est celle du tiers exclu. Elle<br />

peut s’énoncer ainsi : si R est une proposition logique, alors la proposition « R ou (non R) »<br />

est vraie. Cette relation ne peut être que vraie ou fausse, aucun troisième état n’est admis 34 .<br />

Toutes les autres lois logiques en découlent.<br />

La vérité d’un syllogisme dépend donc de la rigueur de sa forme, mais aussi de son<br />

rapport avec la réalité. Ce rapport, nous le disions, est défini au préalable par les prémisses.<br />

La vérité des prémisses dépend de la perception que nos sens ont du monde, ou de l’évidence.<br />

32<br />

Ces quatre classes de propositions débouchent sur le carré logique, c’est-à-dire les types d’opposition entre<br />

chaque classe de propositions suivant leur qualité et/ou leur quantité : les propositions peuvent être<br />

contradictoires, contraires, subcontraires ou subalternes entre elles.<br />

33<br />

Sur ce point lire Organon, III. <strong>Le</strong>s premiers analytiques, Vrin, Paris, 2001. Aristote y définit par exemple le<br />

« syllogisme parfait ».<br />

34<br />

C’est la définition d’une logique bivalente, qui n’accepte que deux valeurs (vrai/faux). Il faut attendre le<br />

XXème siècle pour concevoir des logiques de plus grandes valences.<br />

21

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