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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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y una puerta se abre<br />

entre el ojo del sol y el de la espuma<br />

y es como si de pronto me encontrase<br />

en un lugar distinto y fuese otra.<br />

Ya no soy yo 563 .<br />

1 (2) (3) 4<br />

Cuando hace frío<br />

y el aire es casi azul<br />

y no hay apenas nubes<br />

el cielo puede parecer muy negro. 564<br />

Nous avons choisi de citer les onze vers qui clôturent la première strophe afin<br />

d’apercevoir la structure métrique du contexte avant d’analyser la proposition paradoxale ellemême.<br />

L’ordre des mètres est le suivant : 12-6-6-11-11-10-5-5-7-7-11. Non seulement nous<br />

percevons les hendécasyllabes et les heptasyllabes toujours si présents <strong>chez</strong> Jenaro Talens,<br />

mais nous pouvons surtout remarquer que le premier dodécasyllabe se voit immédiatement<br />

redistribué ensuite en deux hexasyllabes. De la même façon, le décasyllabe 565 du sixième vers<br />

cité est suivi aux septième et huitième vers de deux pentasyllabes. Or, il nous semble que<br />

cette figure rythmique n’est pas sans lien de sens avec le <strong>paradoxe</strong> « ya no soy yo ». En effet,<br />

le problème de l’identité se pose aussi pour les mètres : le décasyllabe est-il un ensemble de<br />

pentasyllabes, ou à l’inverse, les pentasyllabes sont-ils les éléments d’un décasyllabe ? <strong>Le</strong><br />

problème de la définition d’un en soi est donc tout à fait relatif à un moment et à un point de<br />

vue. La proposition paradoxale quant à elle prend place dans un des pentasyllabes (moitié<br />

d’écho du décasyllabe et du doute de soi) et se compose d’un rythme tout à fait singulier :<br />

suite de quatre termes monosyllabiques fortement accentués, le rythme de ce court vers<br />

devient haché, pesant (par ses accents forts en ouverture et en fermeture), voire difficile à<br />

prononcer par ce jeux de sonorité qui mêlent les yods et le phonème [o] après l’attaque<br />

563 Ce vers qui renvoie à la négation du sujet fondamentale <strong>chez</strong> Jenaro Talens est aussi un dialogue intertextuel<br />

puisque pero yo ya no soy yo est un vers de Lorca dans Romance sonámbulo. D’un point de vue rythmique la<br />

Real Academia le propose comme exemple de vers où chaque syllabe est accentuée. En revanche nous<br />

choisissons ici un autre système accentuel pour ce vers qui est un cas unique. Puisque nous avons défini qu’un<br />

mot monosyllabique tonique pris entre deux syllabes accentuées serait un accent secondaire, nous avons choisi<br />

de suivre le même type de schéma et de faire des deux termes monosyllabiques centraux de la proposition<br />

paradoxale des accents secondaires.<br />

564 LA, p. 31.<br />

565 Nous comptons donc 10 syllabes métriques dans le vers en un lugar distinto y fuese otra, mais l’habitude liée<br />

à la tradition métrique peut créer un hiatus entre les deux derniers mots. Dès lors que la synalèphe n’est plus<br />

opérante, le vers devient un hendécasyllabe. Nous choisissons nénamoins de ne pas suivre cette habitude au vue<br />

du contexte rythmique de ce poème : dans la mesure où la figure précédente est celle d’un dodécasyllabe qui se<br />

divise en deux hexasyllabes, il nous semble cohérent de répéter le même schéma avec ce vers et les deux<br />

pentasyllabes suivants. Par ailleurs, la flou métrique lié au choix de ce vers (entre décasyllabe et hendécasyllabe)<br />

renvoie aussi au même processus paradoxal de ne plus reconnaître distinctement les limites des mètres doxiques.<br />

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