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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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Y más aún : sólo como ficción la historia existe.<br />

Porque no hay tiempo, sino realidad<br />

que acomoda la luz en memoria 291<br />

Ninguna flor persiste,<br />

y, sin embargo, todas son,<br />

pues que jamás acecha la caducidad<br />

en el presente inmóvil<br />

del existir, hasta que la memoria<br />

los hechos reinventa y unifica.<br />

Que el transcurso y el orden,<br />

su sucesividad,<br />

son materia simbólica,<br />

y al final sólo queda<br />

no el tiempo : su ficción 292<br />

L’existence dans le réel n’est valable dans cette perspective que dans l’instant présent,<br />

si bien que tout acte ou pensée basée sur la mémoire provoque l’abandon du réel. De ce fait<br />

l’histoire qui n’est constituée que d’un retour sur le passé, revient nécessairement à<br />

abandonner l’instant présent, donc le réel. De la même manière le temps doxique défini par<br />

les trois époques du passé, du présent et de l’avenir n’a aucune existence, puisque le réel ne<br />

peut admettre que l’instant présent. Enfin, ce rejet du temps, de l’histoire ou de la mémoire<br />

qui ne sont que réinvention et unification artificielles et subjectives de faits est intimement lié<br />

au langage puisque la mémoire se construit sur la linéarité, sur la successivité du langage. En<br />

résumé, si le langage est perte de réel, la mémoire et ce qu’elle implique (l’histoire) le sera<br />

aussi puisque la mémoire est langage 293 .<br />

Interdire la dimension de réel au temps et à l’histoire implique bien des conséquences,<br />

et particulièrement sur l’existence du début et de la fin, c’est-à-dire de la naissance, de la vie<br />

et de la mort. Cela se retrouve donc naturellement dans les poèmes étudiés comme dans cet<br />

exemple qui clôt Interdum juvat insanire 294 :<br />

291 CS, p. 78.<br />

292 CS, p. 79.<br />

293 Là encore René Jara est très clair sur la différence entre histoire et réel : « La historia no tiene acceso a lo real,<br />

pues, inversamente, lo real no tiene acceso al lenguaje que constituye la historia : lo real se halla, constituido por<br />

la imprecisión. La imposibilidad de la historia radica en su exclusión de la muerte, en su irresponsable<br />

consagración de la vida con características de totalidad y clausura. », La modernidad en litigio, Sevilla, Alfar,<br />

1989, p. 45.<br />

294 <strong>Le</strong> titre de ce poème dans l’anthologie qui nous sert de référence (Cenizas de sentido) est interdum juvat<br />

insanine (tant à la page 116 en haut du poème qu’à la page 237 dans la table des matières finale), ce qui est une<br />

erreur. Effectivement il faut lire insanire, c’est-à-dire l’infinitif qui joue dans cette proposition le rôle de sujet du<br />

verbe juvat. Par ailleurs ce titre est une citation d’un poème écrit en latin dans une lettre de Strinberg datée du 12<br />

décembre 1888 envoyée à Nietzsche, lettre dans laquelle la forme insanire est respectée. Remarquons enfin que<br />

cette coquille est corrigée dans d’autres anthologies postérieures comme par exemple dans Cantos Rodados,<br />

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