24.06.2013 Views

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

même de la stabilité définitive de l’existence d’un sujet. Or, à partir des changements<br />

observés sur ce moi, la voix finit par nier son existence en ce qu’elle n’est pas permanente. En<br />

somme, ce poème bouscule la doxa d’un monde ressenti comme permanent à travers deux<br />

<strong>paradoxe</strong>s différents : pour une même doxa, deux propositions paradoxales renvoient à deux<br />

expressions différentes du rejet de celle-ci.<br />

Ce schéma semble être une tendance dans les poèmes à deux <strong>paradoxe</strong>s non<br />

concomitants. Nous le retrouvons effectivement par exemple dans le poème Invierno, aunque<br />

tal vez :<br />

Libre supone al fin, se ha sumergido en la<br />

súbita noche de su habitación<br />

sin más rumor que el ruido de unos pasos<br />

que nadie da y el peso de la luz<br />

que araña sin piedad tras los cristales.<br />

En la blancura espesa del cerebro, escucha<br />

el sonido débil de las cadenas al entrechocar.<br />

Todo lo ha construido sin salir de su<br />

cuaderno, entre viejas tachaduras<br />

de viejas notas que tomó no sabe<br />

dónde, el olor de las enredaderas,<br />

el ritmo armónico de levantarse, abrir<br />

algún cajón, cerrarlo, no saber de nuevo,<br />

y el sucederse de las estaciones,<br />

absorto en el silencio de su cuarto, el mío. 473<br />

Dans ce poème du recueil Menos que una imagen, deux propositions paradoxales<br />

d’apparence différente sont exprimées : la première établit la perception sensitive d’un bruit<br />

qui pourtant n’existe pas ; la seconde clôt le texte en associant la première et la troisième<br />

personne du singulier par l’usage de l’adjectif possessif su d’abord, et du pronom mío ensuite.<br />

Mais si les deux <strong>paradoxe</strong>s appartiennent à des catégories différentes (la réalité de la<br />

perception et l’inexistence de l’imagination pour l’un, le problème de la définition de la voix<br />

poématique pour l’autre), ils renvoient cependant à la même thématique de la distorsion<br />

provoquée par l’acte d’écriture. Nous savons en effet que <strong>chez</strong> Jenaro Talens, l’écriture<br />

provoque la perte du réel tout autant qu’il amène à une réflexion sur l’essence vide du moi. Là<br />

encore donc, le poème dans son entier permet de rapprocher les deux <strong>paradoxe</strong>s que ni la<br />

disposition spatiale, ni le sémantisme ne permettaient de rapprocher au premier regard.<br />

473 LA, p. 59.<br />

222

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!