24.06.2013 Views

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

2.4. La mort<br />

Puisque la vie se voit définie par deux bornes temporelles que sont la naissance et la<br />

mort, et puisque d’autre part les deux pôles constitués par le début et la fin donnent lieu à de<br />

nombreux <strong>paradoxe</strong>s, il est tout à fait attendu de trouver dans les poèmes de Jenaro Talens<br />

des exemples de propositions qui réunissent de façon contradictoire la naissance et la mort 326 .<br />

Un exemple tout à fait explicite d’association des deux opposés est cet extrait de la deuxième<br />

partie de Monólogo de Peter Pan :<br />

(...) Observo<br />

ese rostro de niebla, su inocencia, un aire<br />

que hace presente el eco de tu obstinación.<br />

En él asumo el sueño del origen,<br />

Esta otra forma de la muerte (...) 327<br />

Non seulement ces deux derniers vers affirment une identité de la mort et de son<br />

opposé, mais ceux-ci sont en plus rejeté dans le champ du rêve. Ainsi, la mort et l’origine de<br />

la vie qui sont considérés par la doxa comme des piliers inamovibles de l’existence humaine<br />

(naître est une vérité absolue qui induit nécessairement une autre certitude absolue, la mort),<br />

ne sont plus de l’ordre du réel sûr et intangible mais de l’ordre très instable du monde<br />

onirique. Nier cette certitude fixe de la mort et de l’origine revient alors à remettre<br />

complètement en cause les bornes temporelles de la vie, et la définition même de la réalité de<br />

cette vie 328 .<br />

Une conséquence de l’association entre l’origine et la mort est que cette dernière n’est<br />

plus une fin absolue, ce qui amène la voix poématique à reconsidérer son statut. Nous lisons<br />

ainsi dans Espejos que viven unos de otros :<br />

El deseo construía, piedra sobre piedra, una larga<br />

secuencia explicativa, donde incluso la muerte<br />

significaba un orden, una historia, no un término tan<br />

sólo. 329<br />

326<br />

L’exemple le plus explicite est celui que nous avons déjà cité : « hay un tiempo secreto para caer y abrirse : /<br />

flores que separadas mueren y nacen a la vez », LA, p. 94.<br />

327<br />

LA, p. 85.<br />

328<br />

Voir sur ce point la présentation des <strong>paradoxe</strong>s mettant en rapport le thème du temps et le thème du réel dans<br />

ce même chapitre.<br />

329<br />

LA, p. 71.<br />

150

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!