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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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du toucher, de l’odorat et de l’ouïe, ou encore de l’odorat et de la vue 217 , alors que certaines<br />

propositions associent en revanche dans une triple relation le toucher, l’ouïe et la vue, ou<br />

l’odorat, l’ouïe et la vue.<br />

1.2.1. La confusion de deux sens<br />

a. <strong>Le</strong> toucher et l’ouïe<br />

Parmi les associations de sens possibles, nous avons rencontré dans les poèmes celle<br />

reliant le toucher et l’ouïe, comme dans cet exemple extrait de Paraíso Clausurado :<br />

Todo ante ti es silencio, a cuyo tacto,<br />

áspero, el tiempo acrece su gemido. 218<br />

Dans ces deux vers, le toucher (tacto) est le sens qui permet de percevoir un élément<br />

a priori auditif, le silence. Par ailleurs, cette contradiction est doublée par l’usage de<br />

l’adjectif áspero qui selon la doxa ne définit pas une caractéristique du silence mais du<br />

toucher, ainsi que par l’association paradoxale du silence avec le gémissement du temps.<br />

b. <strong>Le</strong> toucher et la vue<br />

<strong>Le</strong> sens du toucher se voit aussi relié à la vue particulièrement à travers l’image<br />

répétée dans plusieurs poèmes d’un œil qui ne se définit plus par sa capacité à voir mais à<br />

toucher :<br />

(…) Los ojos<br />

que nunca vieron y ahora son unos ojos tan sólo<br />

táctiles, y capaces de acariciar lo impalpable,<br />

me llevan suavemente de un objeto a otro objeto,<br />

y me abandonan. 219<br />

217<br />

Même si dans ce cas de figure, nous pouvons avoir des rapprochements entre ces deux sens comme dans ces<br />

vers de Mutismo de dentro, palabra de afuera : « hasta mi mesa ascienden los geranios / el aroma indescriptible<br />

de una noche / que es también sol y nada (…) », CS, p. 116. L’hypallage de l’arôme des géraniums ici attribué à<br />

la nuit force à rapprocher l’odeur de la vue, créant de ce fait une sensation inattendue d’autant plus vive que suit<br />

immédiatement une association forte entre la nuit, l’obscurité et le soleil, la lumière. Nous voyons par ailleurs ici<br />

un effet d’écriture récurrent dans les poèmes talensiens : la présence d’un <strong>paradoxe</strong> va colorer paradoxalement le<br />

contexte du poème dans lequel on le trouve.<br />

218<br />

CS, p. 75.<br />

219<br />

CS, p. 56.<br />

111

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