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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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Mais les parallélismes fondés sur la persistance peuvent aussi être créés à partir du<br />

sémantisme même du verbe qui suppose la notion de non disparition. Ainsi, outre l’exemple<br />

de persistir déjà abordé, l’usage de verbes comme dejar de (la luz (…) / ya no ocupa ningún<br />

espacio, ni / deja por ello de ser luz 190 ) ou perdurar provoquent des parallélismes comme cet<br />

exemple issu de Vértigo del desplazamiento :<br />

y el musgo insiste como ciervo inmóvil<br />

como un coro de piedras sin sonido<br />

donde el fuego perdura y ya no es fuego<br />

sólo la mera costumbre de permanecer 191<br />

La disparition exprimée par ya no es et la non-disparition exprimée par perdura sont<br />

réunies de façon contradictoire par la conjonction y, ce qui amène à devoir envisager un<br />

troisième état que le moi poématique définit dans le dernier vers comme la mera costumbre<br />

de permanecer : au-delà de la présence ou de la non-présence du feu, il existe une sorte de<br />

résonance, une rémanence du feu <strong>chez</strong> le sujet. Ceci semble par ailleurs être une<br />

caractéristique d’un fonctionnement du moi poématique : conserver par la mémoire<br />

intellectuelle ou sensitive l’existence d’une chose. De ce fait le feu des vers cités n’existe plus<br />

puisqu’il a disparu, mais tout en existant encore <strong>chez</strong> le sujet par le travail de mémoire.<br />

Une autre conjonction peut provoquer la prise en compte inévitable du troisième état<br />

que ne prévoit pas la logique bivalente à l’œuvre dans la syntaxe et dans le mode de pensée<br />

commun : il s’agit de sin embargo dont la valeur concessive confère à la relation des deux<br />

pôles contradictoires de la proposition paradoxale un aspect d’inattendu.<br />

Ninguna flor persiste,<br />

y, sin embargo, todas son, 192<br />

Entre l’affirmation qui correspond à la logique du fonctionnement du monde connu<br />

par le lecteur qui veut que tout disparaisse (Ninguna flor persiste), et l’affirmation empirique<br />

de la persistance des ces fleurs, le sin embargo traduit non seulement l’aspect contradictoire<br />

190 LA, p. 137.<br />

191 LA, p. 267.<br />

192 CS, p. 79.<br />

93

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