24.06.2013 Views

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Parmi d’autres rajouts faits au verbe ser certains peuvent servir à insister sur la<br />

concomitance dans le temps de deux états opposés (su principio, que es a un tiempo su fin 169 ),<br />

contredisant de ce fait la notion habituelle de l’espace et du temps. Par ailleurs, sur ce même<br />

thème du temps, d’autres éléments peuvent servir de restriction comme nous l’avions déjà<br />

remarqué dans le cas des dissociations :<br />

crece en el agua que ya es aire cuando<br />

el mar se aduerma bajo su pestaña 170<br />

L’adverbe temporel ya vient ici restreindre dans le temps l’égalité paradoxale<br />

aire/agua : ce n’est que lorsque l’œil se ferme que les deux éléments différents sont établis<br />

comme identiques. Toutefois cet état d’égalité n’est plus du domaine de l’absolu mais du<br />

relatif en ce qu’il dépend de la temporalité.<br />

Cette notion de temps qui provoque la relativité des associations paradoxales ne passe<br />

pas toujours par une formule annexe au verbe être : elle peut apparaître avec l’usage d’autres<br />

verbes qui vont relier les deux pôles et dont le sémantisme ne donne plus une relation<br />

d’égalité absolue.<br />

C’est le cas par exemple du verbe transformar (el juego de la noche transforma en<br />

transparencia su inerte opacidad 171 ), de certains emplois de volver (Díme, cómo borrar/…/la<br />

cicatriz de todo lo innombrable / si lo has vuelto nombrable 172 ) ou encore du verbe devenir :<br />

Ver cómo, comprobar por medio de la inteligencia la<br />

otredad que existe en cada objeto, la otredad que es cada objeto,<br />

la otredad que deviene uno mismo por un simple juego de<br />

autorreflexión. 173<br />

Dans cette citation la différence entre soi et autrui est abolie d’abord de façon absolue<br />

(la otredad que es cada objeto) puis de façon relative (la otredad que deviene uno mismo) :<br />

ceci implique donc que la conscience de ce <strong>paradoxe</strong> est constante pour les objets mais pas<br />

pour le propre sujet pensant. <strong>Le</strong> jeu d’autoréflexion ne va pas de soi en effet, mais demande<br />

un effort de conscience à un moment et à un endroit donné, et en cela il est relatif. Toutefois,<br />

169 CS, p. 107.<br />

170 LA, p. 217<br />

171 CS, p. 176.<br />

172 LA, p. 82.<br />

173 CS, p. 102.<br />

84

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!