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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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<strong>Le</strong> XXème siècle poursuit l’évolution de la logique permise par la découverte de<br />

nouveaux domaines. Ainsi, alors que la logique classique fonctionnait autour des deux valeurs<br />

vrai/faux (c’est-à-dire une logique bivalente), se développent des logiques multivalentes, ou<br />

polyvalentes. Pour répondre entre autres aux découvertes de la physique quantique sur la<br />

demande d’existence d’un état autre que le vrai ou le faux 30 , Kleene, Lukasiewicz, ou encore<br />

Bochvar mettent en place des logiques à plusieurs valences. En 1965 une nouvelle évolution<br />

vient avec l’invention par Lotfi Zadeh de la logique floue. Il s’agit d’un logique qui accepte<br />

des degrés dans la vérification d’une condition. En d’autres termes la logique floue se<br />

construit avec des propositions qui appartiennent à une valeur suivant un degré de<br />

probabilité 31 .<br />

<strong>Le</strong>s évolutions de la logique dans les deux derniers siècles ont donc été importantes.<br />

La notion de bivalence n’est plus la seule possible, et le caractère fondamental de la fonction<br />

est acquis. Toutefois la logique classique continue de nourrir la norme, le point de vue<br />

commun, et ces nouvelles logiques restent encore dans les domaines restreints et précis des<br />

spécialistes. Cela est essentiel pour notre sujet d’étude puisque les <strong>paradoxe</strong>s logiques vont se<br />

construire à partir de cette logique bivalente et de sa traduction langagière basée sur les deux<br />

lois fondamentales du tiers exclu et de non-contradiction.<br />

1.2.2. La syllogistique : lois de non-contradiction et de tiers exclu<br />

Sachant que la logique aristotélicienne conserve une place de première importance, il<br />

convient de présenter en quoi elle consiste. Aristote base toute la logique sur l’enchaînement<br />

de deux propositions, ou prémisses, desquelles découle une conclusion. <strong>Le</strong> syllogisme se<br />

constitue de ces trois propositions. Un raisonnement logique est une suite de syllogismes.<br />

Un premier point essentiel est à souligner : il faut distinguer la validité de la forme<br />

syllogistique (enchaînement cohérent des propositions entre elles) et sa vérité matérielle (la<br />

relation de ces propositions avec la réalité). <strong>Le</strong>s lois logiques sont en essence exemptes de<br />

sens, elles sont hors du réel ; pour le dire autrement, ce ne sont que des formes qui donnent la<br />

validité ou la non-validité de propositions. Pour qu’une conclusion soit vraie, c’est-à-dire,<br />

30 Cela débouche sur le <strong>paradoxe</strong> du chat de Schrödinger. S’il est acceptable de concevoir en physique quantique<br />

qu’une molécule peut se situer dans un état entre détruite/non-détruite, l’esprit en revanche se refuse à concevoir<br />

la même chose sur des éléments plus communs à nos perceptions, comme un chat par exemple.<br />

31 Il faut remarquer que si la logique floue trouve de nombreuses applications pratiques, aucun théorème général<br />

n’y est proposé, et que, en ce sens, ce n’est ni une théorie ni une science.<br />

20

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