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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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<strong>Le</strong> temps ne se définit-il pas avant tout par cette successivité, par l’existence du passé, par<br />

l’arrivée nécessaire d’une fin ? Nier cela revient alors à exclure le temps, à ne plus concevoir<br />

qu’une seule dimension, celle de l’espace comme le signifie cette citation de Mujer en forma<br />

de elegía :<br />

(…) Ardías,<br />

sola en medio del frío<br />

que me llevaba a tí, blancor indiscifrable<br />

donde no hay antes ni después ni nunca<br />

sino luz, puro espacio<br />

donde el deseo anida sin objeto. 355<br />

<strong>Le</strong> moi poématique exprime cette expérience de disparition du temps – l’avant,<br />

l’après et même le sentiment d’éternité sont évacués - qui se traduit par le simple espace qui<br />

est aussi lumière. Nous retrouvons alors la lumière comme qualité première de l’espace<br />

paradoxal.<br />

3. Du <strong>paradoxe</strong> du temps à la relativité du temps<br />

<strong>Le</strong> temps doxique avait pour fondement principal le sentiment d’absolu : le temps est<br />

unique, certain et régulier, identique pour tous, inaltérable dans tous les âges. Face à cette<br />

doxa, les poèmes de Jenaro Talens proposent toute une gamme de propositions qui supposent<br />

un rapport au temps beaucoup plus varié. Effectivement, le temps n’est plus un mais semble<br />

se diviser en trois catégories : le temps externe du monde (qui est un temps présent éternel<br />

vidé de substance temporelle en tant que telle) ; le temps présent interne du sujet (soit la<br />

perception immédiate du temps externe se traduisant par un présent qui peut entrer dans une<br />

certaine durée) ; le temps historique (nécessairement interne, langagier, coupé du présent).<br />

Ces trois temps différents trouvent leur point de rencontre dans le sujet sensible,<br />

c’est-à-dire au sein du cadre de notre travail, dans le moi poématique traversant l’œuvre<br />

étudiée. Or l’ensemble des <strong>paradoxe</strong>s ne peuvent se concevoir en dehors du sujet. De ce fait,<br />

si le temps est ressenti différemment par rapport à ce que prône la doxa, cela signifie que le<br />

temps ne peut être que relatif. En effet, des trois temps présentés par les <strong>paradoxe</strong>s, tant le<br />

temps historique (la mémoire) que le temps perçu (le présent vécu) dépendent par nature du<br />

« esta ilusoria libertad / reposa sobre un mito la inconsciencia / de una nostalgia en que desconocemos / el origen<br />

y el fin », LA, p. 284.<br />

355 LA, p. 180.<br />

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