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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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espacio del poema 654 qui ouvre l’anthologie Cenizas de sentido entre dans ce type d’écriture<br />

très connotée.<br />

La réflexion théorique autour de la contradiction reste ainsi très limitée puisqu’elle<br />

n’apparaît véritablement que dans trois poèmes, et à travers une forte marque d’intertextualité.<br />

Nous devons toutefois remarquer que Prosa tente d’appliquer la théorie de la contradiction de<br />

Mao à l’écriture poétique : en proposant un parallèle entre le texte original de Mao et son<br />

équivalent talensien, le poème indique une identité entre le terme contradicción et le texto<br />

poético. De ce point de vue, ce poème est une application exacte du processus de la<br />

dialectique entre l’individuel et le commun d’une part et la présence de la contradiction en<br />

toute chose d’autre part. <strong>Le</strong> discours poétique naîtrait donc d’une contradiction, d’une tension<br />

entre le singulier et le pluriel, l’auteur et le lecteur, la présence et l’absence, etc.<br />

Cependant, et malgré l’adéquation momentanée entre une théorie externe et une<br />

écriture poétique, le constat poétique prime, la théorie maoïste ne vient qu’après une réflexion<br />

personnelle de la voix poématique. C’est-à-dire que le constat paradoxal de la voix<br />

poématique est premier, la confirmation théorique survenant ensuite. Cette hiérarchie<br />

temporelle entre constat et théorie est importante dans le mesure où elle évite de faire du<br />

thème de la contradiction une simple application de la pensée maoïste. Cela serait une vision<br />

très réductrice du travail du poète, car s'il y a une adéquation momentanée entre les deux<br />

expressions, on ne peut en déduire que ce soit le Grand Timonier qui serve de modèle. Bien<br />

que nous retrouvions plus tard cette caractérisation du monde et du moi poématique basée sur<br />

l’usage des termes contradictorio ou contrario, il semble que ce ne soit pas dans la seule<br />

perspective restreinte de la définition de la dialectique historique mais comme appréhension<br />

instantanée du monde et de la voix poématique. Nous en voulons pour preuve les deux<br />

emplois du terme paradoja dans le poème Contacto 655 (« la paradoja de una identidad que se<br />

disgrega, y son / nacimientos ahora, y alguien muere… » ; « la paradoja de un vuelo que cruza<br />

por el cuarto con la precisión / de un horizonte inmóvil… »).<br />

Plus qu’une véritable théorie du <strong>paradoxe</strong>, le métalangage paradoxal nous mène<br />

finalement à percevoir une influence momentanée d’un théoricien extérieur à la production<br />

poétique, et dans ce cas précis, Mao Dzedong. Si ce seul point de vue ne permet donc pas de<br />

couvrir l’ensemble du phénomène paradoxal de l’œuvre étudiée, il permet néanmoins de<br />

montrer que la figure du <strong>paradoxe</strong> n’est pas enfermée à l’intérieur des poèmes, mais qu’au<br />

654 CS, p. 13-23.<br />

655 LA, p. 205 et p. 207.<br />

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