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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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Y hoy, primero de abril, bajo la luz de un alba casi amiga<br />

dejo mi casa y mi ciudad, los libros<br />

que tanto amé, las calles, los jardines<br />

y el cuerpo extraño en que busqué mi imagen<br />

sin comprender del todo lo que hacía. 403<br />

<strong>Le</strong> premier niveau de lecture invite à voir dans el cuerpo extraño celui de la femme<br />

aimée que le moi poématique quitte. Mais une autre lecture basée sur le mouvement<br />

autoréflexif permet une interprétation paradoxale dans laquelle le corps n’est qu’un objet<br />

matériel au même titre qu’une maison ou qu’un livre, c’est-à-dire qu’il ne constitue pas la<br />

personne, le moi, et peut donc être abandonné. Par ailleurs, le fait de considérer le corps<br />

comme différent de l’être, outre la séparation d’avec le moi, suppose la possibilité de changer<br />

de corps, comme nous changeons de maison.<br />

2.1.2 le corps étranger<br />

La distinction entre le sentiment d’identité personnelle et le corps physique provoque<br />

un nouveau type de relation entre les deux. Effectivement, si le corps n’est plus synonyme<br />

d’identité, alors il devient un élément externe, c’est-à-dire étranger au moi. <strong>Le</strong> fragment<br />

précédent le caractérisait par l’usage de l’adjectif extraño mettant ainsi en lumière le<br />

sentiment d’étrangeté, presque d’incompréhension que le moi ressent face au corps.<br />

Mais le corps est aussi étranger parce qu’il est perçu comme un élément du non-moi,<br />

donc appartenant au domaine d’autrui :<br />

(…) toco mi espesor,<br />

un cuerpo ajeno que respira, que<br />

me da nombre y volumen, no soy yo 404<br />

L’acte autoréférentiel de connaissance de soi qui passe dans cet extrait par le toucher<br />

provoque le <strong>paradoxe</strong> : le possessif de première personne mi est mis en relation d’égalité<br />

avec l’adjectif ajeno par l’usage de l’apposition alors qu’ils renvoient à des notions contraires<br />

(ce qui est du domaine du moi / ce qui est du domaine de l’autre). Ce <strong>paradoxe</strong> principal est<br />

ici renforcé par la perte d’identification au nom du moi. Si j’affirme que je ne suis pas mon<br />

corps, de même que je ne suis pas mon nom, alors que le corps et le nom sont a priori ce qui<br />

403 LA, p. 132.<br />

404 LA, p. 19.<br />

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