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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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24 de agosto, y estoy solo.<br />

Preciso, sin embargo, alguien<br />

[conmigo, aquí,<br />

a mi lado, diciéndolo, estás solo. 609<br />

3 6 (9) 10<br />

2 6/1 4 6<br />

3 6 (9) 10<br />

Néanmoins, dans ce <strong>paradoxe</strong> du moi il ne s’agit plus tant d’affirmer la solitude d’un<br />

point de vue traditionnel, doxique, que d’en faire un <strong>paradoxe</strong>, que de constater une<br />

dissociation essentielle qui laisse place à un sentiment de perplexité. Pour ce faire le rythme<br />

joue ici un double rôle. Premièrement à travers la forme connotée de la silva associée à la<br />

thématique de la solitude si visible par la répétition à la rime du terme solo. <strong>Le</strong> lecteur averti<br />

saura immédiatement le reconnaître et pourra atteindre tout le surplus de signifiance issu du<br />

poids historique de cette forme. Mais dans le même temps la proposition paradoxale en ellemême,<br />

le troisième vers de cet extrait, est un alejandrino, qui, lui, pervertit le schéma<br />

traditionnel. Ainsi, malgré l’enchaînement de mètres réguliers (ennéasyllabe, hendécasyllabe,<br />

alejandrino, hendécasyllabe), nous ne retrouvons plus le rythme régulier et souple de<br />

l’affirmation traditionnelle de l’alejandrino. La noblesse est remplacée par un rythme haché,<br />

entrecoupé, dont le troisième vers est très représentatif : non seulement les deux hémistiches<br />

n’ont pas la même période accentuelle (2-6 et 1-4-6), mais surtout cet alejandrino se construit<br />

à partir d’une suite de mots sans connexion entre eux que séparent des virgules. D’un premier<br />

élément à 3 syllabes (preciso) nous passons à un autre à 4 syllabes (sin embargo), puis à une<br />

troisième à 5 syllabes (alguien conmigo) pour finir brusquement sur les deux syllabes de aquí.<br />

<strong>Le</strong> dernier terme oxyton vient alors déstructurer totalement un rythme qui n’était déjà guère<br />

structuré. Nous voyons alors comment la signifiance véhiculée par la métrique peut participer<br />

de façon nuancée et originale à la construction de la signifiance paradoxale.<br />

5.2.2. <strong>Le</strong> sonnet<br />

De toute évidence, la doxa voit dans le sonnet le prototype du poème. Sa forme fixe en<br />

deux quatrains et deux tercets est immédiatement reconnaissable à l’œil s’il est séparé en<br />

strophes, et cette image si forte est devenue pour le plus grand nombre une métonymie même<br />

du poème. De ce fait, l’image du sonnet véhicule une connotation si forte que la forme<br />

s’impose immédiatement au lecteur. Cet horizon d’attente si prégnant amène J. Roubaud à<br />

dire que « tous les sonnets, en un sens, sont les mêmes », et même qu’au-delà, tout poème<br />

609 LA, p. 69.<br />

307

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