24.06.2013 Views

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Proclamo con pasión que sé que éste es mi pie<br />

(la duda es quien construye mi sistema). 118<br />

Après avoir affirmé de façon très affirmative la possession de son propre pied dans<br />

une prise de conscience de son propre corps (ce qui est en soi une remarque pour le moins<br />

surprenante, voire absurde puisque le pronom démonstratif éste employé dans ce contexte<br />

indique qu’il s’agit du pied du locuteur, et que donc, il ne pouvait en être autrement), la voix<br />

poématique détruit cette certitude par une seconde affirmation : celle du doute comme base de<br />

son système. Cette phrase crée une nouvelle boucle en ce qu’affirmer que le doute régit son<br />

système oblige le lecteur à douter de cette affirmation. Nous sommes alors face à une<br />

formulation paradoxale très proche du <strong>paradoxe</strong> du menteur : si le doute est la base, comment<br />

ne pas douter de cette affirmation ?<br />

4. Traduction des procédés dans les poèmes<br />

Après avoir défini les types de procédés généraux qui mènent au <strong>paradoxe</strong><br />

(association, dissociation, parallélisme), notre propos est maintenant d’étudier le type de<br />

propositions qui correspond à chacun d’entre eux. <strong>Le</strong> point de départ ne peut être autre chose<br />

que le discours, et plus précisément la proposition qui supporte le <strong>paradoxe</strong>. Cet énoncé se<br />

construit donc autour des deux axes essentiels que sont l’axe sémantique et l’axe<br />

syntagmatique 119 : le <strong>paradoxe</strong> est perçu si le lecteur connaît la signification des deux<br />

éléments de la proposition (sens de l’élément A et sens de l’élément B), s’il leur attribue au<br />

préalable un certain type de relation (relation d’égalité, A=B ; d’équivalence, AB ;<br />

d’opposition A=-B ; etc.) et que la proposition par sa syntaxe indique un autre type de relation<br />

qui semble impossible selon la logique ou la culture du lecteur.<br />

L’axe paradigmatique semble donc tout aussi nécessaire que l’axe syntagmatique dans<br />

la création du <strong>paradoxe</strong> : il faut autant connaître le sens des termes (un à un et entre eux) que<br />

comprendre la nouvelle relation qu’impose la syntaxe pour que naisse le sentiment paradoxal.<br />

Toutefois, deux cas extrêmes sont possibles pour déclencher ce sentiment <strong>chez</strong> le lecteur ; une<br />

proposition peut être paradoxale en n’utilisant que l’axe paradigmatique, ou à l’inverse, que<br />

l’axe syntagmatique. Ces deux cas limites existent dans les textes de Jenaro Talens et se<br />

118 CS, p. 197<br />

119 Nous faisons volontairement abstraction ici de l’axe poétique tel que nous le définissions dans l’introduction<br />

générale. <strong>Le</strong>s apports de sens lié à l’axe poétique étant très particuliers, nous avons choisi de les décrire<br />

uniquement dans la troisième partie.<br />

65

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!