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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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description, la réflexion ouverte sur le temps, le désir, l’opacité, et en ce qui nous concerne<br />

plus particulièrement la présence de propositions paradoxales sont autant d’éléments qui se<br />

font écho de poème en poème. Parmi les réseaux souterrains qui parcourent la poésie de<br />

Jenaro Talens, nous retrouvons donc non seulement ces éléments thématiques, mais aussi la<br />

structure du <strong>paradoxe</strong>. L’emploi particulier qui en est fait en position finale en est un exemple<br />

que le poème Cuanto ignoro de mí révèle.<br />

Mais si ce texte liminaire peut cristalliser une tendance générale, il ne définit en rien<br />

une norme, et encore moins un cadre ou un dogme. Que l’accumulation de propositions<br />

paradoxales se fasse dans des textes d’une trentaine de vers n’est que le constat d’une forme<br />

majoritaire. Ainsi certains poèmes comme Tesis contradictorias (I) viennent rompre la<br />

tendance par un amoncellement de <strong>paradoxe</strong>s contenu dans 16 vers :<br />

Superar la barrera de las limitaciones,<br />

la sistemática deformación<br />

del ojo y sus verdades, un infierno sin luz.<br />

Lo simultáneo adviene como conocimiento<br />

(es una forma de la percepción)<br />

pero subsiste y es<br />

(nos alcanza y rehace, quiero decir) tan sólo<br />

bajo tristes especies de sucesividad.<br />

Palabras y palabras que el discurso diluye<br />

entre la ingenuidad de las simbologías,<br />

una fórmula ambigua,<br />

la inconexión, el verbo y los indicios :<br />

supuesta metamórfosis<br />

de una similitud entre contrarios.<br />

Ahora, por fin, la posibilidad existe.<br />

El caos, que resume la sola perfección. 478<br />

<strong>Le</strong> point de départ de ce petit poème (par sa dimension) est une proposition paradoxale<br />

portant sur la perception. Alors que la doxa établit une relation directe d’égalité entre la<br />

perception et l’objet perçu, le poème affirme au contraire une « sistemática deformación / del<br />

ojo ». De cette différence fondamentale dans l’appréhension du monde découle le problème<br />

de la connaissance : d’une part connaître le monde n’est pas affirmer que le monde est tel<br />

qu’il est perçu (au contraire de l’habitude doxique qui fixe des vérités à partir de la<br />

perception), et d’autre part la connaissance du réel ne peut pas être celle du langage. En effet,<br />

quand la doxa définit généralement la connaissance comme l’accumulation de conclusions<br />

478 CS, p. 147.<br />

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