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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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que reconstruyen y dialogan y<br />

dicen que no, la historia<br />

no ha terminado 531<br />

Par des enjambements très abrupts nous trouvons en position cataphorique l’article los<br />

et la conjonction de coordination y que la règle d’accentuation considère comme atones.<br />

Néanmoins leur position particulière en fait pour nous des mots toniques, créant alors deux<br />

hendécasyllabes.<br />

L’étude du rythme des poèmes est un moment important de notre travail. En effet, audelà<br />

des remarques de certains critiques qui font de la « musicalité » (terme vague à souhait)<br />

une des dimensions essentielles de sa production mais restent silencieux quand il s’agit de<br />

l’étudier avec précision 532 , c’est le poète lui-même en spécialiste de théorie poétique qui nous<br />

livre des renseignements précieux quant à la place du rythme dans son travail. Jenaro Talens<br />

précise en effet son point de vue dans son entretien avec Susana Díaz 533 où il affirme d’une<br />

part : « es la letra la que se adapta a la música y no al revés » ; et de l’autre que le rythme est<br />

premier par rapport à la métrique : « me interesó siempre la métrica o, mejor, la rítmica del<br />

lenguaje. » La distinction qu’il fait est donc identique à celle que nous faisons. Cela est<br />

important en ce que le plus fondamental pour Talens est encore une fois le rythme réel (celui<br />

pré-langagier qui a une « fonction physique corporelle » selon Meschonnic) et non le rythme<br />

figé de la métrique, issue du canon traditionnel au sein du discours poétique standardisé. <strong>Le</strong><br />

rythme talensien est donc à rapprocher du rythme selon Meschonnic, c’est-à-dire la présence<br />

inhérente au langage d’une composante que le poème met le plus en relief, mais qui s’exprime<br />

de fait dans tous types de discours. De manière générale, le poète dévoile que sa pratique<br />

consiste à partir d’une rythmique globale (et non d’une métrique) qui s’exprimera dans un<br />

poème 534 .<br />

La doxa associe généralement rythme et mètre, faisant de l’écriture versifiée dans une<br />

structure syllabique fixe l’apanage du poème. Ainsi, bien que la versification classique<br />

s’appuie sur cette base métrique rigide, la production des grands poètes du Siècle d’Or avait<br />

531<br />

LA, p. 14.<br />

532<br />

Nous n’avons trouvé aucune véritable étude sur le rythme <strong>chez</strong> Jenaro Talens. Seuls quelques remarques<br />

éparses jalonnent ci et là les analyses talensiennes à l’instar de René Jara qui relie rythme et <strong>paradoxe</strong> : « El<br />

ritmo de los poemas se halla en general urgido por las contradicciones », La modernidad en litigio, Sevilla,<br />

Alfar, 1989.<br />

533<br />

Negociaciones para una poética dialógica, Madrid, Biblioteca Nueva, 2002, pp. 90 & 91.<br />

534<br />

Jenaro Talens avoue même « Al principio me parecía un método casi avergonzante y me cuidaba mucho de<br />

no comentarlo. » Ibid.<br />

257

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