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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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(…) sentimos<br />

ajeno nuestro tacto,<br />

y nuestra piel alcanza vana posesión 159<br />

Outre le fait que ces vers abordent à nouveau le thème de la possession et de la<br />

première personne, l’association consiste ici à neutraliser l’apport sémantique d’un qualificatif<br />

par son opposé : le substantif tacto doit-il se définir par le nuestro ou par l’adjectif ajeno qui<br />

lui est contradictoire ? Nous le voyons, ici les deux pôles sont représentés par des adjectifs<br />

qualifiant un même nom.<br />

4.3.2. Types de connections entre pôles<br />

De la même façon que pour les dissociations, si les pôles concentrent en général le<br />

sémantisme de la proposition, c’est leur relation grammaticale qui traduit l’aspect paradoxal<br />

ou non de l’association : si la syntaxe ne respecte pas la relation que le sémantisme implique<br />

normalement pour le lecteur, alors le sens commun de celui-ci, sa logique ou sa conviction en<br />

sont contrariés, il n’y a pas d’adéquation entre ce qu’il lui est affirmé et ce qu’il ressent, ou<br />

sait, et se déclenche ainsi le sentiment paradoxal. Puisque c’est la syntaxe qui régit les<br />

relations de sens entre les deux pôles nécessaires à l’association, et que par conséquence c’est<br />

par elle que va naître en tant que tel le <strong>paradoxe</strong>, il convient d’en décrire les différents types<br />

de connections grammaticales.<br />

Parce qu’elles visent à affirmer une égalité forcée, nous constatons que les<br />

propositions qui sont des associations se révèlent être dans leur intégralité des phrases<br />

affirmatives. Ces affirmations d’égalité entre deux pôles, dans la grande majorité des<br />

associations relevées passe par l’usage du verbe être. En cela nous retrouvons tout à fait ce<br />

que décrivaient les auteurs de la Logique de Port Royal : le verbe être reste l’outil du langage<br />

qui donne la relation logique d’affirmation (ou de négation s’il est entouré de ne et pas) d’une<br />

égalité, et les deux pôles sont réciproquement bien souvent ce que l’ouvrage nommait le sujet<br />

et le praedicatum 160 . <strong>Le</strong>s exemples de cet usage sont fort nombreux tout au long de l’œuvre<br />

talensienne, et outre les vers déjà cités précédemment nous en rencontrons depuis ses<br />

premiers écrits (nous lisons dans la troisième partie du poème Faro Sacratif publié en 1971<br />

dans Ritual para un artificio : Toda historia es ficción. / Y más aún : sólo como ficción la<br />

159 CS, p. 52.<br />

160 Voir Infra, l’Introduction Générale, p. 22 et suivantes<br />

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