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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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ici à la frontière du <strong>paradoxe</strong> : la contradiction est entrevue mais pas encore affirmée<br />

totalement.<br />

Si, comme nous venons de le voir, certaines propositions contiennent des éléments qui<br />

nuancent, qui adoucissent l’impact que provoque le <strong>paradoxe</strong>, à l’inverse, certaines<br />

dissociations utilisent des connecteurs qui renforcent le sentiment d’opposition contradictoire<br />

entre les deux pôles que le sémantisme décrivait comme égaux ou équivalents. C’est le cas de<br />

l’usage qui est fait de la conjonction de coordination pero : cette dernière par nature relie deux<br />

éléments en insistant sur leur aspect opposé, ou contraire. Ainsi, alors que la dissociation<br />

instituait déjà une relation de contraire, l’insertion de pero va venir renforcer cette relation à<br />

la façon d’une redondance. Nous en trouvons deux exemples suivis dans l’une des parties du<br />

poème apertural El espacio del poema de l’anthologie Cenizas de sentido :<br />

El lápiz que traduce pero que no traduce : que refleja pero sin reflejar 147<br />

La première dissociation utilise le connecteur pero pour affirmer le <strong>paradoxe</strong> qui veut<br />

que le crayon traduise et ne traduise pas dans le même temps. En revanche, dans la deuxième<br />

dissociation, la conjonction est tout à fait facultative : nous pourrions avoir comme simple<br />

<strong>paradoxe</strong> la phrase refleja sin reflejar, mais le <strong>paradoxe</strong> est renforcé par le pero redondant qui<br />

ne fait que répéter la relation instaurée par la préposition sin.<br />

Toutes les dissociations ne prennent pas place uniquement dans des propositions<br />

négatives. Même si elles ne sont pas les cas les plus répandus, certaines phrases affirmatives<br />

relient contre la logique du lecteur des éléments a priori équivalents dans une nouvelle<br />

relation d’opposition. Puisque la dissociation fonctionne sur la négation d’une équivalence, ou<br />

d’une égalité, cette négation peut se faire soit par un connecteur grammatical qui est une<br />

négation comme nous venons de le voir, soit par le sémantisme d’un élément de la proposition<br />

qui relie les deux pôles : dans ces types de dissociation, le connecteur n’est pas alors un mot<br />

vide de sens comme l’adverbe no par exemple, mais un verbe ou un adjectif dont le<br />

sémantisme conduit à une contradiction entre les deux termes du <strong>paradoxe</strong>.<br />

<strong>Le</strong> poème El discurso plural en donne un exemple :<br />

147 CS, p. 20.<br />

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