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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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le même ordre phonétique en [e-a], les termes issus du mot clé s’inscrivent dans une inversion<br />

accentuelle : [reál] mais [éras – léngwa – myéntras - paladéa]. Se crée de cette manière un<br />

réseau interne de rimes assonantes qui se font écho.<br />

Il y a à nos yeux une très forte influence sonore du mot clé dans le reste des<br />

propositions paradoxales qui produit un effet de signifiance distinct selon le <strong>paradoxe</strong>. Ainsi<br />

dans le premier cas le réel est défini par la présence de l’autre, du toi, association que répètent<br />

les sons. <strong>Le</strong> deuxième exemple, par l’incessante répétition des phonèmes du mot, amène à ne<br />

plus distinguer ce qui relève du réel de la fiction. Enfin, la dernière proposition citée, à travers<br />

le couplage structurel des deux volumes identiques du vers (syntaxiquement, phoniquement et<br />

rythmiquement a la raíz peut se superposer à de lo real) renvoie à la limite, à la frontière<br />

floue du réel. Néanmoins, une constante de cet effet de contamination sonore semble être la<br />

production de confusion phonique. Or, la perte de repères, la confusion est une des<br />

caractéristiques du processus paradoxal talensien.<br />

2.7. L’analogie phonique comme motivation lexicale : les jeux de sons<br />

A partir du procédé de contamination sonore, nous pouvons définir celui d’analogie<br />

phonique : dans certains cas, nous pensons que le mot clé peut être à la base du choix des<br />

termes l’entourant afin de construire une proposition qui ne part plus tant de la dimension<br />

morpho-syntaxique du discours mais de sa dimension phonique. Comme nous l’avions<br />

remarqué dans l’étude du rythme, nous savons que Jenaro Talens peut concevoir ses textes à<br />

partir d’une structure rythmique. A plus petite échelle, l’élément phonique peut jouer sur<br />

l’élaboration decertaines sous-unités textuelles 640 .<br />

Parmi les exemples contenus dans les propositions paradoxales, nous pouvons citer un<br />

vers de el odio mueve en rotación (« la selva virgen de las estaciones en estío » 641 où le<br />

dernier mot nous semble motivé par le précédent pour obtenir une équivalence phonique),<br />

mais surtout cet extrait de Límites de la representación :<br />

Yo inventé nombres para ti,<br />

tú, la aún no nacida,<br />

la oculta por un nombre que no quise ver 642<br />

640<br />

Ceci reste cependant a priori un phénomène peu répandu <strong>chez</strong> Jenaro Talens.<br />

641<br />

CS, p. 178.<br />

642<br />

LA, p. 124.<br />

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