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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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l’institution 9 . Manuel Asensi par exemple applique à Jenaro Talens la dichotomie<br />

d’Heidegger entre les deux usages du discours poétique de façon très pertinente : « la función<br />

poética identificada con la función estética es cómplice de esa neutralización de la dimensión<br />

crítico-política de la literatura, mientras que la función poética identificada con la auto-<br />

reflexividad en el sentido telquelista es una forma de potenciarla. Dicho de otro modo : la<br />

crítica política de la literatura se activa a partir de la deconstrucción de la función estética, no<br />

desde ella » 10 .<br />

René Jara dans un essai de 1989, La modernidad en litigio, abordait déjà la quasi<br />

totalité des notions essentielles de la poésie de Jenaro Talens 11 , et faisait le même constat dans<br />

une perspective diachronique d’histoire littéraire où Jenaro Talens devenait le parangon du<br />

post-modernisme face au modernisme. En effet, si le modernisme avait créé l’image du sujet<br />

comme présence fixe du poète, le post-modernisme se caractérise par la destruction, ou<br />

déconstruction de cette fixité. René Jara rappelle la fonction du langage moderniste, à savoir<br />

imposer un dogme, « un modèle fixe d’idées et de croyances » 12 . <strong>Le</strong> discours moderniste vise<br />

alors selon lui à imposer une unique idéologie bourgeoise dans une perspective totalisante et<br />

réductrice 13 . <strong>Le</strong> post-modernisme consistera ensuite à démasquer cette attitude totalisante et<br />

dogmatique du discours. Quand René Jara affirme que « la fonction [du poème] consistera à<br />

dévoiler et démystifier ses affirmations péremptoires », José Luis Ángeles parle de<br />

« désaliénation » 14 , et Juan Carlos Fernández Serrato réutilise le concept de Derrida d’«<br />

esthétique différante » et de déconstruction 15 .<br />

9 Particulièrement Manuel Asensi qui ouvre son étude talensienne en ces termes : « ¿Por qué la poesía es la más<br />

inocente y la más peligrosa de todas las ocupaciones ? Sin necesidad de reconstruir la argumentación<br />

heideggeriana a propósito de unos fragmentos de Höderlin, digamos que tal paradoja surge porque la inonciencia<br />

de la poesía es sólo una apariencia que esconde su verdadera esencia : instaurar el ser mediante la palabra : « la<br />

poesía parece un juego y, sin embargo no lo es » dice Heidegger, precisamente porque rasga una apariencia<br />

mediante la que alcanza una excesiva claridad que « lanza al poeta a las tinieblas » (Heidegger, 1952, Arte y<br />

poesía, México, FCE, 1982, p. 142-143) », ASENSI, « El cuerpo fragmentario o la crítica de la ideología<br />

estética », in El techo es la intemperie, J. Carlos Fernández Serrato (ed.), Madrid, Visor Libros, 2007, p. 163-<br />

164.<br />

10 « El cuerpo fragmentario o la crítica de la ideología estética », in El techo es la intemperie, J. Carlos<br />

Fernández Serrato (ed.), Madrid, Visor Libros, 2007, p. 174-175.<br />

11 JARA, René, La modernidad en litigio, Sevilla, Alfar, 1990. Susana Díaz reprend la même approche<br />

diachronique entre la poésie de la modernité et la poésie post-moderne et analyse le sujet et son évolution dans<br />

l’œuvre de Jenaro Talens : Introducción al sujeto poético en Jenaro Talens. De « Cenizas de sentido » a « El<br />

largo aprendizaje », Tesi di laurea, Università degli Studi di Firenze, 2001, remanié et publié sous le titre El<br />

desorden de lo visible, Madrid, Biblioteca Nueva, 2006.<br />

12 Ibid p. 55.<br />

13 René Jara la qualifie même de fasciste à plusieurs reprises dans son essai.<br />

14 « La poesía en marcha (hacia la desalienación). Algunas claves de lectura a la producción de Jenaro Talens »,<br />

in Mi oficio es la extrañeza¸ Madrid, Biblioteca Nueva, 2007.<br />

15 La différance est l’un des concepts les plus connus de l’œuvre de Derrida. <strong>Le</strong> mot avec son orthographe<br />

différante a été inventé au plus tard en 1963 (il en élabore le concept entre 1959 et 1968) et utilisé jusqu’à la fin.<br />

Derrida en donne une longue et précise définition dans la conférence prononcée à la Société française de<br />

13

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