24.06.2013 Views

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Comme le signale le titre, ce poème est une affirmation métapoétique de la conscience<br />

du simulacre lié à l’écriture : le langage ne se confond plus avec la réalité du moment<br />

d’écriture, et la voix poématique n’est plus le « yo soy » qui écrit. Il n’en demeure pas moins<br />

que la séparation entre les éléments n’est pas franche et nette, que des interactions<br />

continuelles entre d’une part le réel et la fiction et de l’autre entre les divers fragments du moi<br />

persistent. Dans ce contexte nous trouvons dans la seconde moitié et la fin du poème deux<br />

propositions paradoxales. La première prend la forme d’une négation de la douleur et de la<br />

mort, éléments qui pourtant figurent parmi les réalités première selon la doxa. La seconde,<br />

plus attendue est un constat de la fragmentation du moi que nous retrouvons si fréquemment<br />

dans la poésie de Jenaro Talens. Comme dans la section précédente, les deux propositions<br />

paradoxales abordent des thématiques différentes, mais pourtant relèvent du même problème<br />

fondamental : l’opposition entre la vie et la poésie. Si la position finale leur confère un rôle<br />

plus ou moins conclusif, la relation entre les <strong>paradoxe</strong>s et la thématique générale du poème est<br />

quant à elle première. <strong>Le</strong>s propositions paradoxales participent pleinement à la constitution du<br />

poème en signifiant le simulacre en jeu dans l’écriture. Il ne semble pas qu’il en aille de<br />

même pour le second cas de figure.<br />

En effet lorsque les deux propositions paradoxales suivies se situent au cœur du<br />

poème, la tendance semble en faire un élément moins essentiel comme en atteste *il takes two<br />

to tango* :<br />

Comparado con nosotros, este trozo de bronce es inmortal.<br />

Inmune al tedio y al dolor, en la tarde que cae,<br />

su apariencia de vida no se agota.<br />

Gestos sin más volumen que la superficie<br />

por donde mi silencio se desliza,<br />

el olor de dos cuerpos cuya música gira sin cesar<br />

en la arruga del tiempo como una ausencia frágil.<br />

Su mutismo no es muerte, sino el murmullo sordo<br />

de un corazón que ignora cómo latir, en una primavera<br />

con un sol que no alumbra y estrellas impasibles.<br />

Muerto en su pedestal se parece a nosotros.<br />

Los muertos tienen algo de la ternura con que<br />

un árbol se amamanta entre las piedras húmedas.<br />

Se aman en el espacio de un instante perpetuo<br />

como las sombras que penetran, centímetro a centímetro,<br />

en el límite táctil de su noche. Un río que transcurre<br />

sin otro cauce que el candor con que la luz gotea<br />

desde este cielo artificial. Míralos, abrazados<br />

en una eternidad que no conocen,<br />

225

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!