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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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syllabe. Toutefois cette organisation métrique ne les définit pas tous comme dans des<br />

hendécasyllabes saphiques. Premièrement le troisième vers cité, qui avec une suraccentuation<br />

(1-4-6-8-10) ne correspond à aucun schéma doxique d’autant plus que le nous retrouvons la<br />

tension entre la syntaxe et le vers avec la pause syntaxique suivie de la pause métrique. <strong>Le</strong><br />

vers suivant, à l’inverse se construit sur un vide accentuel puisque le deuxième accent<br />

fondamentau de l’hendécasyllabe métrique (8) est absent.<br />

<strong>Le</strong> premier vers présente un rythme particulier (1-4-8-10) le premier et le dernier<br />

accent portant sur le même mot torpe comme pour signifier l'enfermement de l'esprit et<br />

l'impossibilité de savoir. La même structure régit l’alejandrino au deuxième vers : le premier<br />

hémistiche commence par extraño et le deuxième se termine par extraño, premier et dernier<br />

accents du vers, ce qui augmente l'impression d'incompréhension d’un monde où l'éloquence<br />

n'est d'aucun secours (nous savons à quel point le poète se méfie du langage 593 ).<br />

<strong>Le</strong> vers 3 est relié au suivant par un enjambement doux, et le vers 4 par un<br />

enjambement plus abrupt, ce qui provoque une continuité dans l'expression. Cependant, le<br />

rythme de l'hendécasyllabe n'est pas altéré puisque le vers est premier et non la phrase. Nadie,<br />

en fin de vers 3, est l'exacte charnière entre les deux parties du texte, car c'est évidemment la<br />

négation absolue du <strong>paradoxe</strong> : le monde s'annule cuando estoy aquí renvoyant à l’absence ou<br />

plutôt au vide caractéristique du moi talensien.<br />

4.2. <strong>Le</strong> rythme dans tout le poème<br />

Nous abordons ici un point particulièrement délicat. La première question est de<br />

comment définir un poème paradoxal. Il faut que le thème même soulève un <strong>paradoxe</strong> que<br />

l'on trouvera développé dans le corps entier du poème. La diffusion paradoxale s’étend donc<br />

depuis le début jusqu’à la fin du texte. <strong>Le</strong> titre parfois annonce le contenu<br />

comme Contradicciones 594 ou Identidad Intercambiable 595 ou encore Espacio sin centro 596 ,<br />

mais parfois aussi nulle indication dans le titre ne le signifie au préalable.<br />

Si le <strong>paradoxe</strong> filé est relativement courant dans l’œuvre de Jenaro Talens, le poème<br />

paradoxal sera en revanche plutôt rare. Nous considèrerons deux de ces poèmes pour en<br />

dégager la structure rythmique, qui n'est pas la somme de la structure de chaque vers.<br />

593<br />

voir sur ce point la deuxième partie, l’étude des <strong>paradoxe</strong>s du réel.<br />

594<br />

LA, p. 127.<br />

595<br />

CS, p. 203.<br />

596<br />

CS, p. 219.<br />

293

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