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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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le texte n’ait défini auparavant cette eau particulière), c’est que l’on a divisé le terme<br />

générique, ce qui est impossible.<br />

Ceci rejoint le problème des ensembles et de leur hiérarchie : si l’on définit un<br />

ensemble A qui contient des sous-ensembles a1, a2, a3, etc., il est possible d’établir des<br />

distinctions entre les sous-ensembles, mais pas de distinguer l’ensemble A par rapport à luimême<br />

ou par rapport à ce qu’il contient. Effectivement, l’ensemble A, ne peut être comparé<br />

qu’à un autre ensemble de la même catégorie, comme un ensemble B par exemple. Par<br />

conséquence, pour comparer le genre de l’ombre, il faut le comparer avec un autre genre qui<br />

ne soit pas lui-même (à la différence des espèces de l’ombre qui peuvent comparer par<br />

exemple une espèce d’ombre très obscure et une autre espèce d’ombre moins obscure). Cela<br />

rejoint d’une certaine manière le <strong>paradoxe</strong> des ensembles de Bertrand Russell, plus connu<br />

sous la vulgarisation du <strong>paradoxe</strong> du barbier 150 .<br />

C’est pourquoi nous pouvons considérer cette proposition sombra en su cénit de otra<br />

sombra comme une dissociation puisque un élément A (sombra) doit se superposer à luimême,<br />

mouvement d’autoréflexion qui suppose qu’il soit dans le même temps autre chose que<br />

lui-même, ce que nous écrivons AA.<br />

4.3. Outils syntaxiques menant à une association<br />

<strong>Le</strong>s dissociations comme les associations se créent par opposition à la loi de non<br />

contradiction, et si les premières consistent à nier une égalité établie par la logique du lecteur,<br />

les deuxièmes fonctionnent de manière opposée en affirmant une égalité entre deux pôles que<br />

la logique du lecteur définissait a priori comme opposés, contraires, ou pour le moins<br />

différents. Ces deux vers du poème Bañista sobre la roca en sont un exemple simple :<br />

No es más que agua, pero, si se<br />

mira con atención, es aire (…) 151<br />

150 L’histoire de ce <strong>paradoxe</strong> est habituellement formulée de cette façon : « <strong>Le</strong> barbier d’un village rase toutes les<br />

personnes qui ne se rasent pas elles-mêmes et seulement celles-la. <strong>Le</strong> barbier de ce village se rase-t-il luimême<br />

? » La réponse à cette question montre l’impossibilité paradoxale puisque selon ce qui définit la<br />

particularité de ce barbier, s’il se rase lui-même, alors il ne se rase pas lui-même, mais s’il ne se rase pas luimême,<br />

alors il doit se raser lui-même. La conclusion paradoxale est qu’il se rase et ne se rase pas lui-même.<br />

Joseph Vidal, dans son ouvrage Qu’est-ce qu’un <strong>paradoxe</strong> ? conclue sa présentation des <strong>paradoxe</strong>s ensemblistes<br />

en ces termes : « Schématiquement, toutes les solutions apportées aux <strong>paradoxe</strong>s ensemblistes consistent à<br />

définir une hiérarchie à l’aide de laquelle on définit les règles de construction des ensembles. » VIDAL, Joseph,<br />

Qu’est-ce qu’un <strong>paradoxe</strong> ?, Vrin, Paris, 2004, p.17. C’est, nous semble-t-il ce qui est à l’œuvre dans l’exemple<br />

de la proposition paradoxale basée sur l’usage de l’adjectif otro.<br />

151 LA, p. 217.<br />

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