24.06.2013 Views

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’association entre les deux pronoms personnels tú et yo est tout à fait explicite grâce<br />

à l’adjectif idénticos qui les réunit, bien qu’il s’agisse ici d’identité entre deux pôles et non<br />

d’égalité. <strong>Le</strong> moi et le toi sont ici semblables en tous points, mais ne sont pas égaux ; cette<br />

nuance qui pourrait affaiblir l’association est cependant contrebalancée par l’image insolite<br />

d’un ciel où le soleil et la pleine lune se côtoient, et même plus, semblent se mélanger puisque<br />

le soleil reçoit une caractéristique typique de la lune : sa blancheur. L’association réunit ainsi<br />

autant les deux personnes (tú y yo) que les deux astres (la luna llena y el sol blanco) dans une<br />

structure syntaxique très semblable.<br />

Enfin comme nous l’entrevoyons dans l’exemple précédent, la simple conjonction de<br />

coordination y peut jouer un rôle non négligeable dans l’association. Toutefois si elle ne peut<br />

la créer à elle seule, elle peut indiquer l’égalité entre les deux pôles de la proposition :<br />

el agua, ya fue dicho, es una y diferente 177<br />

Dans ce vers du poème Ceremonias, les deux pôles ne sont pas deux substantifs, mais<br />

deux qualités contraires définissant un même élément. <strong>Le</strong>s deux adjectifs qui remplissent se<br />

rôle (una et diferente) sont associés dans leur qualification de l’eau par la conjonction y.<br />

De la même façon que pour les dissociations, nous pouvons trouver des sortes de cas<br />

limites dans les associations. Il s’agit de propositions contenant des comparaisons introduites<br />

par como et dont les deux éléments (comparant et comparé) appartiennent à deux champs<br />

lexicaux opposés. En effet, sans établir une réelle égalité entre le comparant et le comparé,<br />

elles invitent à leur donner une relation d’équivalence, ce qui dans un contexte où les<br />

<strong>paradoxe</strong>s sont nombreux, ne peut qu’inciter un peu plus le lecteur à ressentir le sentiment<br />

paradoxal : ces types de propositions, si elles ne sont pas des <strong>paradoxe</strong>s à proprement parler,<br />

concourent à créer un contexte paradoxal diffus qui oriente la lecture. Nous sommes alors face<br />

à une sorte de contamination paradoxale en ce que la lecture d’associations par exemple<br />

influence la lecture de comparaisons.<br />

Nous en trouvons un exemple parlant dans le poème Incertidumbres :<br />

177 CS, p. 88.<br />

(…) sabe que<br />

un aluvión de imágenes confusas<br />

le señalan su límite, otras voces,<br />

86

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!