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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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pero yo soy también mi cuerpo y existo porque mi cuerpo existe 280<br />

L’existence, c’est-à-dire ce qui ouvre au réel, ne peut se passer du corps, ce qui invite<br />

à dire que le réel se définit à partir de lui. Néanmoins dans la poésie talensienne, que le corps<br />

appartiennent au réel ne signifie pas qu’il ne soit réduit qu’au seul réel. Bien au contraire il<br />

est tout autant constitué d’irréel :<br />

(…) Un otoño irreal<br />

hunde en mí sus raíces 281<br />

Nous le voyons, si le moi définit l’existence, le réel, il accueille de la même façon son<br />

contraire. Ceci implique donc un type de monde où le réel et la fiction coexistent dans et<br />

autour du corps de la voix poématique.<br />

Mais, outre la perception isolée du moi poématique, le corps est aussi le vecteur d’un<br />

monde qui ne sépare plus le réel de la fiction par un autre biais fondamental : celui de la<br />

relation charnelle avec l’autre. Effectivement, le rapport amoureux qui appartient dans la<br />

doxa au champ du réel, de l’expérience, conduit <strong>chez</strong> Jenaro Talens à l’absence de réalité :<br />

y una batalla oscura seminal<br />

desarrollándose en la confusión<br />

me desliza hasta bordes que no existen 282<br />

Dans le poème Vita nuova qui aborde le désir et plus spécifiquement le désir sexuel<br />

du moi poématique, ces trois vers cités montrent le glissement de l’existence jusqu’aux<br />

frontières de l’inexistence, c’est-à-dire de ce qui définit le réel jusqu’à son contraire. L’acte<br />

charnel est ainsi un autre mode de perception d’un monde dont la réalité contient aussi une<br />

part de fiction.<br />

point de chair, point de sang, comme n'ayant aucuns sens, mais croyant faussement avoir toutes ces choses. Je<br />

demeurerai obstinément attaché à cette pensée; et si, par ce moyen, il n'est pas en mon pouvoir de parvenir à la<br />

connaissance d'aucune vérité, à tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement. C'est pourquoi<br />

je prendrai garde soigneusement de ne point recevoir en ma croyance aucune fausseté, et préparerai si bien mon<br />

esprit à toutes les ruses de ce grand trompeur, que, pour puissant et rusé qu'il soit, il ne me pourra jamais rien<br />

imposer. » DESCARTES, René, Meditations Métaphysiques, Flammarion, Paris, 1990.<br />

Descartes néanmoins réfute cette perspective en ce que si ce mauvais génie peut me faire croire que le monde<br />

est une illusion, il faut pour cela que moi, je sois, j’existe, ce qui implique une existence, un monde.<br />

280<br />

CS, p. 214.<br />

281<br />

LA, p. 301.<br />

282<br />

CS, p. 189.<br />

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