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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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progression, mais au contraire fonctionne comme une sorte d’expression de l’instant perçu<br />

(incluant une projection de la mort future), la présence du moi au début et à la fin en font un<br />

espace clos paradoxal, c’est-à-dire sans centre.<br />

Chronologiquement le deuxième poème dont l’incipit et la fermeture sont des<br />

propositions paradoxales est Bañista sobre la roca 466 :<br />

No es más que agua, pero, si se<br />

mira con atención, es aire y tiene frío y<br />

ella parece no comprender lo frágil de<br />

este verdín donde el color se astilla<br />

humilde y poco a poco, sin estrépito, le<br />

vuelve la espalda al sol, goza la espuma y no<br />

duda que es cuerpo, potestad y crece,<br />

crece en el agua que ya es aire cuando<br />

el mar se aduerma bajo su pestaña.<br />

Ici le <strong>paradoxe</strong> de l’incipit se voit répété mot à mot à la fermeture. L’ensemble du<br />

corps du poème se retrouve pris au sein de cette assimilation entre la mer et l’air. De cette<br />

identité entre l’ouverture et la fermeture du texte, le lecteur est amené à établir une identité<br />

entre l’attention requise au début et l’endormissement de la fin, créant de ce fait une sorte de<br />

second <strong>paradoxe</strong>. <strong>Le</strong> parallèle proposé par la position des deux <strong>paradoxe</strong>s ainsi que leur<br />

identité de termes sont ainsi à la source d’une autre association que la seule syntaxe discursive<br />

ne révélait pas : l’effet de spatialisation est ici tout à fait visible dans le rapprochement entre<br />

la concentration et l’assoupissement.<br />

Nous retrouvons le même type de schéma dans le poème Incertidumbres publié une<br />

décennie plus tard :<br />

466 LA, p. 217.<br />

Algo como un murmullo de ojos muertos<br />

viene del fonde de la noche, es un<br />

pálido sol, un aire que golpea<br />

del otro lado sin poderlo ver.<br />

Toca su rostro, el bulto de la piel.<br />

Siente el zarpazo de un escalofrío,<br />

la claridad de un cielo sin color<br />

y esas gotas de luz con que imagina<br />

que el mundo de los otros deja rastro en la nieve.<br />

Sobre el paisaje en blanco, cuerpos, sombras,<br />

vienen y van. Escucha su fluir,<br />

y avanza y no interroga, sabe que<br />

217

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