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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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cela induit. Mais, si l’on considère la proposition du point de vue de la phrase syntaxique, il<br />

s’avère que les deux pôles se suivent : nous sommes face ici à un rapprochement physique<br />

direct qui rejoint l’association à travers le sentiment de télescopage entre les deux termes<br />

paradoxaux. A l’inverse, si nous considérons la proposition selon sa structure versifiée, alors<br />

la rupture due au passage d’un vers à l’autre nous renvoie aux effets liés aux enjambement :<br />

l’obscurité de la nuit ne peut être en contact de la lumière. L’association paradoxale s’exprime<br />

ainsi spatialement par la tension entre l’impossibilité de réunir les deux pôles d’après leur<br />

place dans le vers et le rapprochement physique indiqué par la phrase syntaxique.<br />

4.2. Pôles mis en contact physique dans le vers<br />

<strong>Le</strong> rapprochement physique des deux pôles est dans la majorité des cas produit par la<br />

relation syntaxique des termes. Néanmoins, il n’est parfois relié à aucune raison syntaxique et<br />

démontre alors toute l’importance de l’effet de spatialisation 504 .<br />

Lorsque la proposition paradoxale, par sa syntaxe met les deux pôles en contact direct,<br />

plusieurs structures sont mises en jeu 505 . La première, par sa simplicité, est celle associant un<br />

substantif et un adjectif épithète :<br />

Sólo el silencio se escucha.<br />

Sólo el mudo dialogar de las sombras cayendo<br />

sobre la casa (…) 506<br />

<strong>Le</strong> propre du dialogue étant la présence de sons, le qualifier de muet revient à<br />

construire une dissociation. A travers la relation entre un substantif et un adjectif qui lui est<br />

contradictoire, c’est la figure classique de l’oxymore qui est à l’oeuvre. Mais nous retrouvons<br />

<strong>chez</strong> Jenaro Talens le même type de schéma paradoxal via d’autres relations syntaxiques<br />

comme celle du complément du nom :<br />

Cicatrizando su resplandor en la blancura de la noche 507<br />

504<br />

Nous avons déjà abordé ce cas dans la première partie dans la définition des cas extrêmes de propositions se<br />

construisant uniquement soit sur l’axe paradigmatique, soit sur l’axe syntagmatique, voir infra p. 66.<br />

505<br />

Pour le détail des différents emplois de la syntaxe dans la construction de la proposition paradoxale, se<br />

rapporter à la première partie.<br />

506<br />

CS, p. 51.<br />

507<br />

CS, p. 224.<br />

245

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