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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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mesure irréalisable et suppose une écriture difficile à appréhender. Ainsi, après avoir exploré<br />

les possibilités de création de sens du langage, la voix poématique semble conserver la pleine<br />

potentialité significative apportée par la conjonction des trois axes du langage : les poèmes<br />

plus récents du poète ne proposent plus ce type de discours 516 . <strong>Le</strong>s <strong>paradoxe</strong>s issus d’effets de<br />

spatialisation purs en étant confinés à une période précise de la production talensienne sont<br />

donc relativement rares malgré leur intérêt.<br />

4.3. Pôles en position cataphorique et anaphorique<br />

Nous regroupons le cas où les pôles sont en position anaphorique et cataphorique. En<br />

effet, que les deux termes soient au début ou à la fin des vers ne modifie pas le schéma spatial<br />

et l’effet qu’il induit. Cependant, les propositions paradoxales dont les deux pôles se situent<br />

en tête de vers sont assez rares au sein du corpus étudié. A l’inverse, nous en trouvons en bien<br />

plus grande quantité lorsque les termes contraires occupent la dernière place du vers. Dans la<br />

mesure où les poèmes de Jenaro Talens se construisent principalement par des vers blancs, les<br />

deux pôles en fin de vers sont généralement situés dans deux vers suivis. En effet trop<br />

éloigner les termes opposés risquerait de ne plus distinguer leur relation par rapport à leur<br />

place à cause de l’absence de réelle régularité rimique : la poésie talensienne utilisant peu la<br />

rime, ce procédé sonore ne permet pas au lecteur de percevoir avec facilité les échos des<br />

termes situés en fin de vers.<br />

<strong>Le</strong> positionnement en fin de vers propose une superposition quasi physique des deux<br />

pôles au-delà de la relation proposée par la syntaxe. Dès lors nous trouverons le plus souvent<br />

dans cette situation des termes appartenant à des couples de paradigmes contraires ou<br />

contradictoires. Ainsi par exemple le couple lumière/obscurité sert de base à ce <strong>paradoxe</strong> de<br />

Gota a gota :<br />

Con tristeza las horas<br />

inician el retorno<br />

hacia el ocaso. En sombra<br />

queda envuelta la luz 517<br />

516 Il semble possible d’expliquer ce type d’écriture et son abandon par plusieurs facteurs concomitants : outre la<br />

recherche des possibilités ordinairement voilées de création de sens d’une part et de l’autre la difficulté à<br />

maintenir un discours ardu à lire, un certain effet de mode ou l’influence du contexte poétique et linguistique des<br />

années 1970 paraît trouver un écho <strong>chez</strong> Jenaro Talens. L’inscription historique de la poésie talensienne est en ce<br />

sens très visible.<br />

517 CS, p. 45.<br />

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