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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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été l’épreuve d’une expérience – se rapproche du réel. Ainsi l’incipit et la fermeture<br />

s’organisent autour du même <strong>paradoxe</strong> pris dans les deux sens inverses (le réel fictif et la<br />

fiction réelle). Cependant, s’ils encadrent le poème, leur point de départ est le problème<br />

identitaire du moi qui est énoncé dans le corps du texte. Nous sommes donc face à un<br />

mouvement centripète qui, partant du cœur, arrive aux limites du poème sous la forme d’un<br />

<strong>paradoxe</strong>.<br />

Un jeu identique entre l’opposition réel/fiction d’une part et le problème du moi de<br />

l’autre est développé dans Caosmos :<br />

Imaginar las piedras del camino<br />

es entender las piedras por donde camino,<br />

esa doblez caída desde un cielo<br />

sin compasión. Al fondo, la silueta<br />

de un rostro vago : lo que pudo ser.<br />

Escucho el fuego del insomnio, un golpe<br />

que me acompaña por azar, ¿quién grita ?<br />

La nieve cubre los cristales, miro<br />

coches que pasan sin interrumpción.<br />

Toco su sombra, bajo mi ventana<br />

hay un fantasma en que jamás creí.<br />

Este vértigo es mío, me construye<br />

sobre un calor, el mismo, que aún ignoro,<br />

que viene a mí desde mi voz y ofrece<br />

un horizonte incómodo, el camino<br />

que fue mi tiempo, ¿el mío ? muy atrás.<br />

¿Dónde la huella que lo nombre ?<br />

Imaginar las piedras, un horizonte, un olor, tal vez<br />

Reconstruirlo sin saber. ¿Dolía ?<br />

Pensar la noche sin pensar en nada. 470<br />

L’incipit propose ici une réunion entre le réel et la fiction en ce que les pierres<br />

imaginées sont à la base de la compréhension des pierres réelles. A cette remarque initiale<br />

répondent les neuf derniers vers où le moi dans sa recherche de définition impossible<br />

accumule les propositions paradoxales. Outre la dissociation fondamentale du moi et de sa<br />

voix, renforcée par les expressions du doute des incises interrogatives, nous retrouvons en<br />

rappel la référence à la nécessité de l’imagination, à laquelle se greffent le problème de la<br />

connaissance (comment définir quelque chose, ici un calor, quand on ne le connaît pas<br />

encore ?) et la boucle paradoxale du penser sans penser. Là encore le point de départ est le<br />

moi qui cherche vainement son existence à travers la perception, le souvenir, la sensation ou<br />

470 LA, p. 17.<br />

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