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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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nombreuses notions qui sont autant de parallèles avec les <strong>paradoxe</strong>s talensiens : définition et<br />

unité du moi, séparation du sujet/objet, système des valeurs, la limite du dicible, l’abolition du<br />

temps psychologique. Par ailleurs, plusieurs caractéristiques de la dualité renvoient<br />

directement à la définition que nous avons faite de la doxa, indiquant clairement une étroite<br />

relation entre elles 698 .<br />

Une différence fondamentale existe cependant entre ces perspectives et la non-dualité<br />

relevée dans les poèmes talensiens. Comme le fait remarquer Serge Carfantan, dans bien des<br />

cas (principalement <strong>chez</strong> les hindouistes ou <strong>chez</strong> Plotin) la non-dualité ne relève pas de<br />

l’expérience empirique mais de l’expérience spirituelle. C’est-à-dire qu’elle mène à une<br />

mystique, à une transcendance. Or il n’y a rien de tel <strong>chez</strong> Jenaro Talens. Bien au contraire, le<br />

désarroi domine : le moi poématique ne trouve pas une voie pour dépasser le constat de non-<br />

dualité. La non-dualité prend alors souvent <strong>chez</strong> lui l'aspect de la confusion, du chaos, comme<br />

s'il ne parvenait pas à organiser un monde hors de la logique duelle ou au contraire, une<br />

sensation de totalité qui abolirait les limites.<br />

Un poème, Tesis contradictorias 699 , montre à la perfection la confrontation entre une<br />

nature fondamentale ressentie comme non-duelle et la base doxique duelle du moi<br />

poématique, lui-même constitué de la dualité du langage :<br />

Superar la barrera de las limitaciones,<br />

la sistemática deformación<br />

del ojo y sus verdades, un infierno sin luz.<br />

Lo simultáneo adviene como conocimiento<br />

(es una forma de la percepción)<br />

pero subsiste y es<br />

(nos alcance y rehace, quiero decir) tan sólo<br />

bojo tristes especies de sucesividad.<br />

Palabras y palabras que el discurso diluye<br />

entre la ingenuidad de las simbologías,<br />

una fórmula ambigua<br />

la inconexión, el verbo y sus indicios :<br />

supuesta metamórfosis<br />

de una similitud entre contrarios.<br />

Ahora, por fin, la posibilidad existe.<br />

El caos, que resume la sola perfección.<br />

698 Tant et si bien que Serge Carfantan termine en s’exclamant « L’unité n’apparaît que lorsque le mental perd la<br />

tête ! <strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong> est ici total ». Nous retrouvons la limite du mental, ou de la raison duelle, formulée par le<br />

<strong>paradoxe</strong> et qui indique la voie de la non-dualité. Remarquons que le terme unité renvoie ici à la notion de<br />

Plotin : c’est une unité qui n’en est pas une, qui dépasse la notion unitaire dans laquelle aucune distinction ne<br />

peut plus être faite. En somme il s’agit plus de non-dualité que d’unité.<br />

699 CS, p. 148.<br />

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